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Dons et formations : le Luxembourg renforce son aide à l’Ukraine

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Bien loin des classements budgétaires, certains pays n’hésitent pas à se priver d’un pan de leur outil de défense pour venir en aide à l’Ukraine. C’est le cas du Grand-Duché de Luxembourg, dont l’armée a fourni la quasi totalité de ses véhicules légers Humvee aux forces ukrainiennes.

Donner sans compter

Hier matin, 28 HMMWV (ou Humvee) sortis des stocks de l’armée luxembourgeoise ont pris la route de l’Ukraine. Vingt sont opérationnels et équipés d’une mitrailleuse lourde, les huit autres serviront de réserves de pièces détachées. Ces véhicules « renforceront l’Ukraine dans son droit à la légitime défense. Le Luxembourg soutiendra l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra », déclarait le ministre de la Défense François Bausch sur les réseaux sociaux.

Quelques dizaines de véhicules, cela peut paraître « limité ». Ils représentent en réalité un effort conséquent pour l’armée luxembourgeoise, qui se sépare des deux tiers de son parc et voit sa mobilité tactique considérablement réduite en attendant l’arrivée du « Command, Liaison and Reconnaissance Vehicle » à compter de 2024. S’il fallait oser une comparaison maladroite, c’est comme si la France décidait de donner près d’un millier de ses véhicules blindés légers (VBL).

Les Humvee viennent s’ajouter à la centaine de missiles antichars NLAW, aux 12 500 munitions RPG7 et autres dizaines de milliers de masques à gaz déjà fournis au cours du premier semestre. Entre les dons et les équipements commandés, le Luxembourg a fourni à l’Ukraine l’équivalent de 75 M€ en matériels militaires. Une somme représentant environ un sixième de son budget de défense pour 2022.

Entre EUMAM Ukraine…

Derrière l’aide matérielle, le Luxembourg s’est aussi engagé sur les plans de la formation et de la réassurance. Lancée le 15 novembre par les 27 États européens, la mission européenne d’assistance et de formation des militaires ukrainiens (EUMAM Ukraine) réunira les initiatives de formation bilatérales existantes et les nouveaux modules d’entrainement collectifs et spécialisés sous un commandement unique.

Près de 15 000 combattants seront formés d’ici au printemps 2023, dont 2800 via un entraînement spécialisé. L’armée luxembourgeoise y participera durant les 24 mois que dure le mandat européen. Elle détachera un militaire en Allemagne au sein de l’un de deux centres de commandement de terrain tactique.

Elle prévoit également de mettre ses instructeurs spécialisés temporairement à disposition de l’armée belge ou d’autres armées partenaires afin d’appuyer leurs offres de formation et d’entraînement. « Ces formations se dérouleront sur le sol de la Belgique ou d’un autre État membre », précise le gouvernement luxembourgeois. La Défense belge prévoit notamment de former une soixantaine d’opérateurs EOD ukrainiens.

…et eVA Roumanie

L’engagement luxembourgeois s’étendra bientôt au bataillon multinational déployé depuis début mars en Roumanie et dont la France est nation-cadre. Entre 25 à 30 militaires viendront renforcer le millier de soldats français, belges et néerlandais composant actuellement le Collective Defence Battle Group (CDBG) installé à Cincu.

Cette participation prendra la forme d’un peloton de reconnaissance léger intégré dans une compagnie belge ou néerlandaise, auquel pourront s’ajouter des postes en état-major ou de soutien opérationnel, administratif, logistique ou médical. Les modalités de participation à chacune des deux missions doivent encore être soumises à l’approbation du gouvernement.

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