De 6 à 12 canons CAESAR danois fournis à l’Ukraine pour la soutenir dans son combat face à la Russie ? Entre la prudence des discours politiques français et danois et l’absence de demande parvenue à la partie industrielle, rien ne permet pour l’instant de confirmer ce scénario.
Ces canons CAESAR supplémentaires, l’Ukraine les veut et au plus vite. « Vous connaissez notre besoin pour des systèmes CAESAR, qui se sont révélés remarquables sur le champ de bataille. Ils sont d’une importance vitale pour l’Ukraine, et nous avons donc besoin de votre décision d’envoyer ces systèmes CAESAR », déclarait il y a peu le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo adressée au nouveau ministre de la Défense danois, le libéral Jakob Ellemann-Jensen.
Si la demande est bien prise en compte par le ministre de la Défense, celle-ci sera étudiée suivant « un équilibre entre ce que nous avons, ce dont nous avons besoin et le désir de vouloir soutenir ceux qui se battent pour la liberté en notre nom à tous ». L’effort, s’il se confirme, aurait en effet un impact majeur sur les capacités de feu longue portée de l’armée danoise. Celle-ci se séparerait d’un tiers, voire des deux tiers selon les scénarios, des 19 CAESAR 8×8 qu’elle attend en deux phases.
Aujourd’hui, quatre des 15 canons de la première tranche lui ont été livrés à des fins d’appropriation et d’essais. Ce contrat « suit son cours », explique l’industriel en charge, le groupe Nexter. « Ainsi, le CAESAR 8×8 danois a passé avec succès des essais de tir au mois d’octobre dernier ».
Côté français, le discours paraît plus mesuré après les sorties de début octobre. Le Danemark a entre-temps changé de gouvernement, au terme de six semaines de tractations. Une donnée dont Paris doit tenir compte, tout nouvel envoi de CAESAR ne pouvant désormais se réaliser que grâce à la bonne volonté des autres armées qui en sont pourvues.
« Nous aidons l’Ukraine à résister » mais « nous ne le faisons jamais en réduisant nos capacités propres à nous défendre », déclarait le président le président de la République, Emmanuel Macron, mardi dernier lors d’un passage sur le porte-avions Charles de Gaulle. En d’autres termes, la France n’ira plus piocher dans son propre parc de CAESAR, provisoirement réduit à 58 exemplaires après les cessions opérées au premier semestre.
« Nous continuons à livrer tout ce que nous pouvons, en engageant nos industriels dans cette économie de guerre dont nous parlons depuis plusieurs mois et en engageant aussi plusieurs de nos partenaires à mettre à disposition certains des équipements que nous étions en train de livrer ou que nous venions de livrer », continuait Emmanuel Macron. Ce dernier a totalement éludé la question des CAESAR danois, se contentant de rappeler que le succès de ces livraisons « dépend des discussions que nous avons avec plusieurs de nos partenaires ». Si des tractations diplomatiques existent, elles n’ont en tout cas pas encore abouti au niveau industriel, nous assure-t-on.