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Consolidation industrielle : les ambitions de Nexter

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Le PDG de Nexter ne s’exprime pas souvent et c’est bien dommage, car quand il le fait, on apprend beaucoup de choses ! Philippe Burtin vient d’être auditionné dans le cadre du Livre Blanc par la commission défense de l’Assemblée Nationale, et c’est consultable ici.

Pour résumer, tout d’abord, Nexter va bien. Le chiffre d’affaires 2012 sera compris entre 800 millions et 1,1 milliard d’euros avec une marge d’exploitation supérieure à 10%, c’est donc mieux que l’année précédente (800 millions). Ce qui a permis à l’entreprise de générer pas moins d’un milliard de flux de trésorerie, dont 700 millions en dividendes ont été reversé à son actionnaire unique, l’Etat. Les prises de commandes en 2012 sont supérieures à celles de 2011 et reposent à 80% sur l’export. On imagine que ce sont les contrats artilleries et munitions qui ont tiré ces bons résultats. Quant aux perspectives : le VBCI reste bien positionné au Canada et au Danemark, des marchés qui se décideront en 2013.

 

Les ambitions

Objectif déjà affiché, le PDG confirme le positionnement qu’il souhaite pour Nexter : être un acteur global du terrestre englobant systèmes, armements, équipements, munitions et services. Philippe Burtin insiste : il est primordial de « maintenir cette unité » de compétences. Une réponse à peine voilée aux récentes déclarations de Gérard Amiel, PDG de RTD, qui souhaite mettre la main sur Nexter, mais sans son activité munition.

Dressant un intéressant état des lieux du secteur terrestre mondial, le PDG milite pour l’émergence d’un géant européen, capable de se hisser au niveau des deux grands américains que sont BAE et General Dynamics (chiffres d’affaires de 4,5 Mds). « La question de la croissance externe est fondamentale ».

En France : Nexter a engagé des discussions apprend-on. Et surprise, avec Volvo, début 2011, un rapprochement avec Renault Trucks défense (RTD) a été évoqué ; discussions qui n’ont pas abouti suite à des divergences de vues. Autre surprise : Nexter a fait une proposition de rachat de Panhard en février 2011, pour un montant supérieur à celui qu’a déboursé RTD pour mettre la main sur le constructeur de blindés légers ! « Certains éléments de l’affaire n’ont donc pas encore été dévoilés » conclut-il.

Concernant la consolidation du munitionnaire français avec le rapprochement de TDA, c’est sans surprise que l’on apprend que les discussions avec Thales sont « suspendues ». Ce qui n’arrête pas Nexter : grâce à sa trésorerie le groupe peut racheter TDA. Comprendre, sans entrée de Thales au capital de Nexter.

Autre dossier envisagé : le rachat d’Eurenco, mais également… de sa maison mère, la SNPE (poudres et explosifs), une activité complémentaire à celle de munitionnaire.

Enfin, Nexter a également pris langue avec différents acteurs du terrestres en Europe. Des discussions qui ne portent pas partout « L’Angleterre ou l’Allemagne ne souhaitent discuter que d’une prise de contrôle de Nexter », peu dérangés par l’actionnariat étatique de la société. Mais certaines discussions, avec d’autres pays donc, « se développent ».

Reste qu’il existe des freins à débloquer : harmoniser le besoin en Europe mais aussi les législations: « 19 états sur les 27 ont toujours des des dispositifs de compensation industrielle ».

Poussé par sa bonne santé, Nexter affiche donc clairement ses ambitions, mais aussi ses craintes pour le futur, notamment la concurrence de plus en plus forte des pays « low cost »; la baisse des crédits nationaux, notamment sur la R&D, ou le programme Scorpion « enjeu très important pour notre industrie ».

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