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CoHoMa II, un pas de plus dans la robotisation de l’armée de Terre

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CoHoMa, le challenge de collaboration homme-machine de l’armée de Terre, revient pour une seconde édition. Lancée le 10 sur le camp de Beynes (Yvelines), celle-ci rassemblera une soixantaine d’acteurs une autour d’une nouvelle mission plus offensive : « s’emparer d’un objectif ». Une source précieuse d’enseignements et une étape de plus dans la robotisation des forces terrestres.

Le succès de CoHoMa I ne s’est pas démenti. Cette année, 59 entités réparties dans 15 équipes se sont données rendez-vous à Beynes du 11 mai au 7 juin, dont 41 entreprises, huit écoles, sept laboratoires, une association et quelques participants militaires. Tous tenteront de décrocher le trophée remis en jeu par le vainqueur de l’édition inaugurale, l’équipe Squadbot menée par Arquus. À nouveau dans les starting-blocks, celle-ci s’est agrandie d’un nouveau partenaire, le spécialiste des technologies géospatiales Carmenta.

Les grands principes établis l’an dernier par le Battle Lab Terre et l’Agence de l’innovation de défense ne changent pas. Chaque équipe se voit confier une mission identique qu’elle devra effectuer grâce aux systèmes robotisés manoeuvrés depuis un VAB de commandement. Pas vraiment de « boots on the ground » donc, mais une combinaison de drones et de robots terrestres chargés d’éluder les obstacles du terrain et les « surprises » du scénario. « C’est à qui présentera l’ensemble de systèmes le plus adapté pour remplir cette mission », souligne le colonel David Schuster, officier référent robotique au sein de l’état-major de l’armée de Terre.

Derrière la saine compétition, CoHoMa est aussi un forum d’échanges, un espace d’émulation vers où convergent les besoins des utilisateurs et les bonnes idées de la filière. L’enjeu au-delà du podium ? Fédérer et progresser ensemble vers l’objectif fixé par la démarche Vulcain de l’armée de Terre : produire « une rupture opérationnelle sur le champ de bataille à l’horizon 2040 ».

« Oui, l’armée de Terre veut se robotiser. Nous avons besoin de systèmes de plus en plus rapides, efficaces, puissants qui doivent aider le soldat sur le champ de bataille », indique le colonel Schuster. Cette ambition se traduira dans la prochaine loi de programmation militaire 2024-2030 par « des objets capacitaires » en cours de définition. Ils n’entreront pas en concurrence avec SCORPION et TITAN, mais viendront les accompagner et en augmenteront les capacités. 

Dès 2025, l’armée de Terre devrait disposer de premières unités pilotes constituées à partir de systèmes automatisés. Ces plateformes seront mises en situation, mais sans quitter les camps d’entraînement. Les premières unités opérationnelles « travaillant en parfait synergie avec ces nouveaux systèmes » apparaîtront à compter de 2030. 

La démarche est ambitieuse et n’est pas isolée. « Nous avons beaucoup d’échanges avec l’armée italienne, l’armée anglaise, avec les Allemands, avec les Belges (…) parce qu’on se rend compte qu’aujourd’hui toutes les armées européennes sont en train de chercher des capacités robotiques ». Avec des formats similaires à Vulcain qui se multiplient un peu partout, à l’image de l’Expeditionary Robotics Centre of Expertise (ERCoE) mis en place de l’autre côté de la Manche. 

Crédits image : STAT

Hasard du calendrier, la présentation de CoHoMa II coïncide avec le franchissement d’un jalon important pour l’armée de Terre. Pour la première fois en France, un robot terrestre armé a en effet tiré en téléopération, annonçait hier la Section technique de l’armée de Terre (STAT).  

Pilotée par le Battle Lab Terre, cette évaluation a été réalisée à partir d’un robot THeMIS prêté par son concepteur, l’estonien Milrem. Une plateforme dotée pour l’occasion d’un tourelleau deFNder Medium de FN Herstal – similaire à celui installé sur le char Leclerc rénové – et d’un système C2 fourni par Glenair. L’équipe du Battle Lab Terre, renforcée de deux membres de la section exploratoire Vulcain du 94e RI/CENZUB, a suivi cinq semaines de formation avant de rejoindre Mourmelon pour « une séquence de tir à une distance comprise entre 600 et 800 m », indique la STAT. 

Cette évaluation n’occulte pas certains cadres éthiques que se sont imposées les armées françaises. Pas question de laisser Terminator arpenter la plaine versaillaise. « Nous n’irons pas vers des systèmes totalement autonomes, nous allons aller vers des systèmes qui intègrent de l’autonomie et qui vont rester sous supervision humaine », rappelle le colonel Schuster. Cette couche d’autonomie, notamment fournie par des briques d’intelligence artificielle « basse », se concentrera sur des fonctions non critiques comme la mobilité. De quoi parvenir au robot équipier non télépiloté recherché via CoHoMa, avec l’impact positif qu’il génère en terme de ressources humaines. 

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