L’Union européenne a officiellement mis fin à deux des 68 projets lancés dans le cadre de la Coopération structurée permanente (CSP/PESCO). Derrière, certains parmi ceux maintenus voient leur palette de membres évoluer au gré des retraits et des ralliements.
Les projets « Commandement médical européen » (EMC) et « Noyau opérationnel EUFOR de réaction aux crises » (EUFOR CROC) ont été clôturés ce 15 juillet, une décision prise fin avril par la quinzaine de pays concernés.
Lancés en mars 2018 lors de la première vague de projets CSP, tous deux étaient coordonnés par l’Allemagne. Et tous deux avaient dès l’origine convaincu la France. EMC visait à constituer une entité de coordination chargée d’accroître l’état de préparation du soutien médical dans sa globalité, non seulement par la coopération multinationale mais aussi par les interactions civilo-militaires. Fusionné au concept de Multinational Medical Coordination Centre (MMCC) de l’OTAN, l’EMC avait atteint la pleine capacité opérationnelle en mai 2022.
Quant à EUFOR CROC, il avait pour enjeu d’améliorer « les capacités de gestion de crise de l’UE en renforçant la préparation à la génération de forces, la volonté et l’engagement des États membres de l’UE à agir et à s’engager dans des opérations et des missions ». Il devait notamment contribuer à combler le fossé entre les groupements tactiques européens (EUBG) et le niveau d’ambition le plus élevé au sein de la stratégie globale de l’UE. Les résultats même partiels de cet effort ne sont pas connus.
L’annonce s’accompagne d’un vaste mercato parmi les équipes de projet. La Lettonie intègre ainsi le programme JSIR auprès de la République tchèque, de l’Allemagne et de la Lituanie. L’Autriche et la Suède actent leur entrée dans le projet de solution UE de radionavigation (EURAS) conduit par la France. L’Italie retrouve la France, l’Allemagne, l’Espagne et la Suède dans leur volonté de concevoir un futur avion cargo tactique de taille moyenne (FMTC).
La Bulgarie rejoint le projet d’Académie et plateforme d’innovation de l’UE dans le domaine du cyber (EU CAIH). Le projet de réseau de centre de plongée de l’UE (EUNDC) s’élargit avec l’Allemagne, tandis que celui relatif aux éléments clés d’un navire d’escorte européen (4E) se complète de la Grèce et de la Suède. Cette dernière monte également à bord du sujet « capacité de puissance aérienne » piloté par la France.
Belges et Autrichiens rallient le projet de Fédérations de plateformes de simulation cyber (CRF) emmené par l’Estonie. Comme annoncé, la Belgique soutient désormais les initiatives de protection des infrastructures critiques dans les fonds marins (CSIP) et de développement d’hôpitaux Rôle 2F. L’hélicoptère moyen de nouvelle génération (NGMH), volonté européenne de créer des briques souveraines pour l’hélicoptère de demain, accueille un cinquième partenaire en la personne de l’Allemagne.
À l’inverse, d’autres choisissent de quitter le navire. La France s’est en effet retirée du projet de centre de simulation et d’essai de chars de combat (MBT-SIMTEC), conduit jusqu’alors avec Chypre et la Grèce. L’Allemagne officialise pour sa part sa sortie de la rénovation à mi-vie de l’hélicoptère d’attaque Tigre, du projet de petits systèmes d’aéronefs télépilotés de nouvelle génération (NGSR) et de l’effort d’infrastructures et réseaux communications solides (ROCOMIN).