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Ces autres projets de relocalisation à l’étude au sein de la BITD

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Une quinzaine de projets de relocalisation de productions stratégiques pour les armées sont actés ou à l’étude, annonçait le ministre des Armées Sébastien Lecornu le mois dernier. Au moins une initiative privée émerge à l’occasion d’un rapport parlementaire, initiative relevant de Vistory.

[MàJ] : l’information selon laquelle Photonis rapatrierait des productions réalisées en Chine et aux États-Unis s’avère en réalité erronée, l’entreprise ayant en effet « toujours maintenu sa production de tubes intensificateurs de lumière sur le sol européen, sur les sites industriels de Brive-la-Gaillarde, en France, et Roden, aux Pays-Bas ».

Relocaliser, c’est l’une des pistes privilégiées pour répondre à « un objectif de réduction de nos dépendances vis-à-vis d’États étrangers et de diminution des risques logistiques ou de priorisation économique », résumait il y a peu le député Horizons Christophe Plassard, auteur d’un rapport d’information sur l’économie de guerre pour la commission des finances de l’Assemblée nationale. Avancée depuis septembre dernier, l’idée se traduit par huit projets actés et sept autres « à l’étude pour une décision à prendre avant l’été », avançait le ministre dans Les Échos.

Derrière les quelques projets médiatisés, à l’instar de la relance de la production de poudres gros calibres à Bergerac, au moins une initiative privée serait sur les rails. Selon le rapporteur, l’éditeur de logiciels Vistory songerait ainsi à réinstaller ses activités de fabrication additive (impression 3D) dans la région de Bourges, « ce qui contribuerait à la montée en puissance d’une filière souveraine de fabrique additive ». Connu des armées, ce spécialiste de la deeptech a notamment travaillé sur FIBR²EO, expérimentation d’impression 3D en opération extérieure conduite au profit du soutien des forces terrestres. 

Le choix de la cité berrichonne n’a rien d’anodin. Non seulement Vistory y est déjà présent, mais c’est aussi là qu’était installée en avril 2020 une ferme militaire d’imprimantes 3D et que se fédère actuellement une première plateforme collaborative de fabrication additive centrée sur les applications de défense et de l’aéronautique. 

Suivie de près, la sécurisation d’approvisionnements clés sera par ailleurs l’objet d’une prochaine étude prospective et stratégique. « Dans une période où les entreprises réétudient/ s’interrogent sur un positionnement géographique qui semblait jusqu’à présent acquis », cette EPS vise à caractériser et à analyser la pratique de relocalisation pour « nourrir les éventuelles réflexions des pouvoirs publics français et, en particulier, le ministère des Armées ». Et le sujet ne se limite pas à la France, mais doit aussi tirer des enseignements de cas vécus chez plusieurs voisins et alliés, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis.

Reste que si ce mécanisme s’avère « indispensable pour renforcer notre autonomie stratégique », il se traduit aussi par des coûts supplémentaires pour les armées. « Pour trouver un équilibre entre réduction des dépendances, compétitivité du tissu industriel et soutenabilité budgétaire, les relocalisations seront donc décidées au cas par cas, en fonction de nos priorités stratégiques, de la disponibilité des ressources sur le territoire et de nos capacités à redimensionner une filière », estime le rapporteur.

Faute de pouvoir reproduire l’idée à l’infini, le projet de loi de programmation militaire pour 2024-2030 contient un nouveau dispositif juridique qui permettra de réorienter des ressources stratégiques « à des fins de sécurité nationale ». C’est le principe des réquisitions, rénové et réorganisé via les articles 23 et 24 du document. Deux mécanismes y sont inscrits, que sont l’obligation de constituer des stocks stratégiques et la priorisation de la commande étatique sur les clients étrangers. 

Crédits image : Thales

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