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Cerbair et KEAS protégeront les prisons françaises contre les drones malveillants

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Cerbair et KEAS ont décroché fin 2021 un marché pour l’installation de solutions de lutte anti-drones (LAD) dans les prisons françaises. Une demi-surprise au vu de l’expérience engrangée dans ce segment par les deux entreprises.

Une dizaine de sites à équiper par an

Remporté le 10 décembre face à neuf concurrents, ce marché dit de « Détection, caractérisation et neutralisation des drones » (DCND) comprenait deux lots. Le lot 1, confié à Nuances Technologies, comprend la livraison d’une solution LAD pour une enveloppe de près de 10 M€. Le lot 2, valorisé à 3 M€ sur un maximum de quatre ans, verra Cerbair et KEAS installer sa propre suite de systèmes dans plusieurs dizaines d’établissements pénitentiaires. La différence entre les deux ? Cerbair et KEAS se concentreront sur les sites déjà équipés de brouilleurs de communications illicites, quand les technologies du second seront privilégiées pour les établissements non couverts.

Derrière le volet financier, c’est aussi une nouvelle preuve de complémentarité pour les deux entreprises, quelques semaines seulement après avoir signé un partenariat stratégique. Lucas Le Bell et David Morio, respectivement directeur général de Cerbair et président de KEAS, « se félicitent d’avoir prouvé au marché que deux experts spécialisés dans la lutte anti-drone peuvent travailler main dans la main et apporter une réponse sur-mesure à une administration régalienne telle que le Ministère de la Justice ».

Leur réponse repose sur deux systèmes, l’antenne de détection Hydra 200 et le brouilleur Medusa 100. Technologie cœur de Cerbair, la solution Hydra 200 détecte les signatures des drones et télécommandes non coopératifs à 360° et dans un rayon de 2 km. Son déploiement ne nécessite qu’une vingtaine de minutes. Modulaire et évolutif, le système Medusa 100 neutralise les drones malveillants dans les gammes de radiofréquences 2,4 et 5,58 Ghz et bande L/433. Moins d’une dizaine d’exemplaires ont d’ores et déjà été commandés, nous confirme Cerbair.

Du côté de l’utilisateur, « un planning de visites techniques sur chaque sites a été élaboré et certaines visites ont déjà été effectuées », nous explique Antoine Pau, chef de projet LAD au sein du ministère de la Justice. Le plan d’équipement se concentre les établissements les plus visés, tant en métropole qu’en Outre-mer. « Nous envisageons la dynamique d’une dizaine de sites à équiper par an, sur la durée du marché », complète-t-il.

À menace évolutive, réponse évolutive

De la livraison de stupéfiants, d’armes blanches ou de cartes SIM à la récolte d’images, les exemples d’usage de drones en milieu pénitentiaire sont légion et se multiplient. Les systèmes LAD déjà installés ont démontré l’intérêt de poursuivre la démarche. « Les RETEX que nous avons avec la première génération sont que nous observons systématiquement une baisse de survols ou des tentatives de survol dès lors qu’un site est équipé », explique Antoine Pau.

En novembre 2021, cette solution « a permis de déjouer le survol d’une prison métropolitaine. Le drone a été contraint d’opérer un demi-tour », explique Cerbair dans un communiqué. Un mois plus tard, une dizaine de tentatives de survol d’une prison située sur une île d’Outre-mer étaient détectées, sans que le drone ne parvienne à atteindre le mur d’enceinte. Deux faits divers parmi d’autres démontrant la pertinence de l’outil et la nécessité d’en étendre l’installation à d’autres établissements.

Le besoin de renforcer le parapluie existant apparaît dès 2018. « Avec la baisse de leur coût d’achat et la facilité pour s’en procurer, l’usage des drones à des fins malveillantes constitue une menace plusieurs fois observée. S’adaptant à la technologie et à sa facilité, les projections manuelles de produits illicites, se font de plus en plus par drone ». Deux usages inquiètent majoritairement l’administration : la captation illégale d’images et la livraison de produits interdits en détention.

Pour la seconde génération, le cahier des charges s’est donc concentré sur deux points. Premièrement, l’évolutivité du matériel. Des mises à jour logiciel seront régulièrement diffusées, notamment sur la banque de données, afin que les dispositifs soient constamment raccords avec les progrès technologiques et les nouveaux modèles de drones, tout en veillant à rester dans le cadre juridique. Et deuxièmement, un défi technique pour Cerbair et KEAS consistant à faire en sorte que leur dispositif ne provoque pas d’interférences avec le dispositif de brouillage GSM déjà en place dans certains établissements.

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