Alors que la semaine prochaine se tiendra le sommet franco-britannique qui doit venir donner une nouvelle impulsion à la coopération défense entre les deux pays, des unités françaises de l’armée de terre équipées du système Félin participeront au même moment à un exercice de tir réel au nord du Royaume-Uni.
Une compagnie du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) de Castres, appartenant à la 11e Brigade Parachutiste, s’entrainera avec des unités du 16 AAB (Air Assault Brigade) britannique simulant du 12 au 17 février des actions offensives et défensives (défense de FOB) à tirs réels dans le camps d’Otterburn. La participation française comprend une section de commandement, 3 sections d’infanterie Felin ainsi qu’une section d’appui.
Depuis les accords de Lancaster House du 2 novembre 2010, le cycle d’entrainement entre les armées française et britannique s’est considérablement accru. Dernier exercice d’importance en date : Flandres 2011, qui s’est tenu 22 au 29 juin dernier. La manœuvre qui s’est déroulée en France sur le camp de Mailly était de niveau Etat-Major et visait à dresser un inventaire de l’interopérabilité entre les deux armées de terre. En clair, il s’agissait pour les deux armées de rapprocher les moyens de commandement sur un théâtre d’opération, et de faire en sorte que structures de commandements françaises et britanniques fonctionnent de concert. Ce qui n’est pas un mince affaire. Ceci implique l’élaboration de procédures communes et que les équipements et logiciels informatiques puissent « se parler » et échanger des données.
Outre l’aspect financier, car s’entrainer à deux revient à partager les coûts d’exercices, ces manœuvres ont un autre objectif. Paris et Londres ont décidé de disposer d’une force militaire projetable commune, dénommée CJEF pour Combined Joint Expeditionary Force. Et pour construire cette force expéditionnaire binationale, le chemin est long. Car, même si les deux armées ont l’habitude travailler ensemble, elles ont tout de même des équipements et des cultures assez différentes. Reste que ces efforts de coopération militaire sont porteurs d’enjeux forts pour les deux armées secouées par de drastiques réductions budgétaires.