Souvenez vous de la série TV « Le prisonnier » et du Numéro 6. Ce pauvre type en délicatesse avec les services secrets de son pays tentait vainement de s’échapper d’un village fantoche à longueur de journée. Immanquablement, il était repris par d’étranges sphères flottantes qui le ramenaient directement au bercail, un suppositoire et au lit, jusqu’à la tentative suivante.
La boule qui flotte sur l’eau et vient rouler sur le sable existe vraiment, nous l’avons vue à Eurosatory. Elle est trop petite (25 kg, 65 cm de diamètre) pour capturer qui que soit, à part peut être un contorsionniste pygmée. D’ailleurs ce n’est pas son rôle : il s’agit simplement d’un robot d’observation amphibie, dont la qualité première est de pouvoir évoluer indifféremment sur l’eau ou la terre ferme. La motorisation est assurée par un système pendulaire qui déplace une masse à l’intérieur de la sphère et la fait donc rouler sur elle-même pour avancer, reculer ou changer de direction. De chaque côté de la sphère en matière caoutchoutée, deux sabords d’observations abritent des caméras d’observation stabilisées. Celles-ci peuvent d’ailleurs être remplacées par divers capteurs, détecteurs et autres brouilleurs.
Le robot a pour nom officiel COF3200. « COF » pour Cofrexport, spécialiste des boites noires et autres équipements électroniques au fonctionnement incompréhensible pour le commun des mortels. Cofrexport a bâti une réputation discrète dans les équipements de sécurité au service des états. Un site internet à la sobriété de bon aloi ne laisse accéder à la gamme de produits commercialisés par la société française qu’avec un code d’accès. Officiellement, la COF 3200 est une coproduction avec une société américaine qui ne peut être nommée…
Notre illustration : la COF 3200 échouée sur la plage d’Eurosatory (photo Frédéric Lert)