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BITD, armée de Terre et engagement majeur réunis dans une étude prospective

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Après l’étude statistique, l’étude prospective et stratégique. La base industrielle et technologique de défense (BITD) française est cette fois auscultée sous l’angle de sa capacité à répondre aux enjeux d’un modèle d’armée de Terre tenant compte d’un possible engagement majeur.

À l’heure où les forces terrestres se transforment en profondeur et que les problématiques de stocks et de maintenance se renforcent, une question se pose : « quels sont les enjeux industriels dans la construction et la soutenabilité d’un modèle d’armée de Terre capable d’un engagement de grande ampleur et de haute intensité ? ». Point de départ d’une étude baptisée « Une industrie de défense adaptée à un engagement terrestre de grande ampleur », la question suppose premièrement de tenir compte des programmes de modernisation en cours et à venir. Elle invite ensuite à réfléchir aux notions de viabilité, de résilience, d’autonomie et de coopération, entre autres.

Partant de là, cette étude supervisée par le bureau plans de l’état-major de l’armée de Terre (EMAT) cherchera à identifier les caractéristiques majeures dont doit disposer la filière défense « pour garantir la soutenabilité et la résilience de l’armée de Terre dans un engagement de grande ampleur ». Il s’agira également de déterminer la capacité de la BITD à suivre l’armée de Terre dans son spectre d’engagement opérationnel actuel, entre théâtres de gestion de crise, missions sur le territoire national et forces de présence et de souveraineté. Au-delà, l’hypothèse d’un engagement majeur en coalition dans des combats de haute intensité doit être prise en compte, notamment de part la transition vers une économie de guerre qu’elle induit. 

Cette étude déterminera les enjeux industriels qu’implique la construction d’une armée apte à l’engagement « tous moyens réunis » et la capacité de la BITD à répondre aux besoins exprimés par le programme TITAN, qui vise au renouvellement du segment de décision. Au travers de TITAN, l’armée de Terre devra notamment offrir un successeur au canon CAESAR, au char Leclerc et à l’hélicoptère d’attaque Tigre. Trois opérations conduites dans le cadre de coopérations bilatérales avec, du moins jusqu’à présent, des succès variables.

Des constats qui découleront de cette étude « doivent apparaître les forces, faiblesses et risques de vulnérabilité qu’il s’agira de préserver pour les unes et combler pour les autres », souligne le ministère des Armées. Si l’appel d’offres ne mentionne pas explicitement le conflit russo-ukrainien, il sera difficile d’exclure cette donnée de l’équation. Plusieurs députés, par exemple, se sont emparés du sujet dans leur rapport pour avis remis dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023. Avec quelques premières observations et pistes à la clef concernant le volet industriel.

Pour le député Mounir Belhamiti (RE), rapporteur pour le programme 146 « équipement des forces – dissuasion », l’adaptation de la BITD est « une exigence au regard de l’évolution du contexte stratégique ». L’outil de production, dimensionné par les commandes et les financements reçus, ne peut répondre aux nouveaux paramètres d’attrition accélérée des stocks, de réduction des délais et d’augmentation des cadences imposés par un affrontement comme celui vécu en Ukraine.

Cette nécessaire adaptation est un défi que la filière défense et sécurité peut relever, estime le député Renaissance. Elle requiert néanmoins de sécuriser la chaîne d’approvisionnement, de réduire les dépendances, d’adopter une logique de stocks et de consolider l’attractivité à l’export. Preuve de son importance, la BITD est depuis la semaine dernière l’objet d’un groupe de travail mis sur pied par la Commission défense de l’Assemblée nationale et présidé par les députés Mounir Belhamiti et Jean-Louis Thiériot (LR).

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