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Belgique : premiers échos d’une Vision stratégique actualisée

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Financer le Véhicule blindé d’aide à l’engagement (VBAE), commander plus de Griffon et de CAESAR, renouveler la flotte de NH90 TTH, etc. : l’actualisation de la Vision stratégique de la Défense belge comporterait d’importants investissements capacitaires, rapportait hier le quotidien francophone La Libre Belgique. Rien d’officiel cependant, le document étant encore en discussion au sein du gouvernement.

Attendue à l’origine pour fin 2021, l’adoption de cette actualisation en conseil des Ministres n’est toujours pas inscrite à l’agenda. Selon La Libre, le plan avancé par la ministre de la Défense Ludivine Dedonder comporterait une nouvelle vague d’acquisitions de matériels majeurs. L’enveloppe supplémentaire plafonnerait à 3 Mds€, portant à plus de 12 Mds€ l’effort consenti à l’horizon 2030. 

Toujours d’après La Libre, la Composante Terre sortirait grande gagnante de l’opération. « Parent pauvre », la force terrestre « est celle qui présente le plus de lacunes », relevait l’an dernier un groupe d’experts mandaté pour formuler des recommandations en vue de cette mise à jour. Si CaMo y participe, ce partenariat franco-belge « ne permet pas » à lui seul d’atteindre l’objectif d’ « une brigade motorisée pleinement opérationnelle, prête au combat, durable et déployable », avaient-ils constatés. 

Parmi les recommandations alors avancées figuraient le renforcement de la capacité d’appui-feu direct et indirect, la (re)création d’une capacité de défense anti-aérienne courte portée et l’acquisition de moyens aéromobiles pour le régiment des opérations spéciales (SO Regt). Message reçu, le plan Dedonder paraît à première vue cocher toutes ces cases. Rapide passage en revue de certains de ces investissements, en gardant à l’esprit, comme le souligne La Libre, que « rien ne dit que le gouvernement ne demandera pas à la ministre de revoir sa copie ». 

  • Remplacer les NH90 TTH : ce serait l’investissement le plus ambitieux. Les quatre NH90 TTH mis à disposition de la Composante Terre s’effaceraient au profit de 14 appareils légers et quatre « plus lourds ». L’avenir de la capacité TTH est sur la table depuis un moment, notamment en raison de surcoûts et de difficultés à engager du personnel technique. Dès juin 2020, l’ex-ministre de la Défense Philippe Goffin avait annoncé avoir demandé à l’état-major de la Défense « d’examiner toutes les possibilités ». L’une des options mentionnées à l’époque était de se tourner vers « un appareil plus léger et plus facile à entretenir, qui à terme, permettra d’uniformiser la flotte d’hélicoptères ». Mais la vraie surprise provient de l’autre pan du projet, à savoir l’achat éventuel de quatre hélicoptères de transport « capables ensembles de transporter une compagnie de combat ». Soit plus d’une centaine de soldats, ce que ne permettent que des hélicoptères lourds comme l’EH101 Merlin ou le CH-47F Chinook. Ces appareils seraient un atout exceptionnel pour le SO Regt, mais leur financement pose question. L’achat et le soutien d’une telle capacité a un coût particulièrement élevé. Un prix que même une puissance militaire comme la France, malgré la hausse constante de son budget de défense, n’a toujours pas consenti à payer.
  • Plus de Griffon, plus de CAESAR : acheter plus de Griffon et revenir, au moins, à la cible initiale ? De 417 à l’origine, le nombre de Griffon acquis au travers du partenariat CaMo avait finalement été réduit à 382. « Nous avons constaté, lors des négociations, que nous pouvions assurer les mêmes missions avec moins de véhicules Griffon », expliquait en octobre 2018 le colonel Erik Claessen, alors responsable du contrat CaMo. Pour d’autres, cette réduction s’expliquerait aussi par le report de la commande de Griffon MEPAC, dont le développement n’a été notifié qu’en décembre 2019 par la France. Quant au CAESAR, l’acquisition de neuf exemplaires a fait l’objet d’un premier accord politique. D’après La Libre, la commande de « 1 ou 2 systèmes » (ou batteries ?) supplémentaires est envisagée. 
  • Acquérir le VBAE et un véhicule pour le génie de combat : l’intérêt de la Belgique pour le premier est déjà mentionné dans les travaux parlementaires relatifs à CaMo. Deux ans plus tad, son développement en coopération avec la France est désormais l’objet d’un pré-accord politique. Le second a aussi été évoqué à plusieurs reprises. La dernière sortie en date sur le sujet provient de la Direction générale des ressources matérielles (DGMR). À l’occasion de l’attribution du marché ACEV, celle-ci a confirmé qu’un autre programme « l’Engin de Génie de Combat est à l’étude pour venir en complément des ACEV aux alentours de 2027 ». Un besoin identique a été exprimé en France, ce qui pourrait déboucher sur un nouvel achat, voire à un programme de développement binational fondé sur base de CaMo. 
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