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Belgique: la Défense n’exclut pas de remplacer ses NH90 TTH

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L'un des hélicoptères NH90 TTH de la Composante Air déployés en 2018 au Mali (Crédits: Défense belge)

L’un des hélicoptères NH90 TTH de la Composante Air déployés en 2018 au Mali (Crédits: Défense belge)


 
Mis en retrait en raison de surcoûts et du déficit de personnel technique, les NH90 TTH belges pourraient disparaître au profit d’un appareil plus léger. Éludée jusqu’à présent, cette option a été pour la première fois évoquée ce mercredi par le ministre de la Défense belge Philippe Goffin face à la commission défense de la Chambre.
 
Fin juin, la Défense annonçait une réduction de 40% du plan de vol des quatre NH90 TTH de la Composante Air, ramené à 600 heures de vol par an. Une décision dictée par les surcoûts en terme de soutien et d’évolutions futures mais aussi par un déficit majeur au sein du personnel technique nécessaire à leur maintenance. « La Défense a tenté en vain de pallier aux carences de l’industrie en collaboration avec la France pour le TTH et les Pays-Bas pour le NFH », explique le ministre Goffin. Malgré les nombreuses campagnes de recrutement, la Défense conjecture par ailleurs une pénurie croissante allant jusqu’à 33% du nombre de techniciens aéronautiques d’ici à 2026. « Cela nous amène à faire des choix », indique le ministre, en vue de préserver « un maximum de rendement opérationnel ».
 
Bien qu’elle permette de renforcer la structure d’entretien de la version NFH, la réduction du plan de vol implique également un niveau de soutien moins élevé pour les Composantes Terre et Médicale. L’engagement des hélicoptères NH90 TTH en opération extérieure sera ainsi exclu à partir du 1er septembre. Depuis leur mise en service, ceux-ci n’ont été déployés qu’à une seule reprise sur un théâtre extérieur. C’était en 2018 au Mali dans le cadre de la MINUSMA, mission qui aura ensuite eu une incidence négative sur la disponibilité des appareils. Les activités d’entraînement reprendront afin de maintenir la qualification des équipages ainsi qu’une partie des activités de soutien aux exercices organisés par la Composante Terre. Les NH90 TTH continueront d’opérer au départ de la base aérienne de Beauvechain.
 
Plusieurs options sont à l’étude pour compenser la diminution du soutien aux activités d’entraînement. Parmi les scénarios envisagés, l’un comprend l’acquisition d’ « un aéronef plus léger, plus mature et plus facile à entretenir et qui, à terme, permettrait l’uniformisation de la flotte d’hélicoptères », souligne le ministre de la Défense. L’avenir des A109 Hirundo belges n’est pas déterminé par la Vision stratégique, mais le remplacement simultané de ceux-ci et des NH90 TTH au profit d’un modèle unique se traduirait en toute logique par une meilleure maîtrise des coûts de possession et une pression moindre sur les maintenanciers.
 
Un tel programme pourrait être conduit en partenariat avec d’autres pays exprimant un besoin sensiblement équivalent. C’est notamment le cas des Pays-Bas qui, selon le député N-VA Peter Buysrogge, seraient à la recherche d’un successeur pour les hélicoptères Cougar de la force aérienne néerlandaise. « La Défense est toujours en recherche de partenaires stratégiques et évaluera également les possibilités dans ce contexte », avance Philippe Goffin. Pareil rapprochement participerait à relancer un plan antérieur visant à la constitution d’un commandement unifié des flottes d’hélicoptères au niveau BENELUX.
 
Quant à un éventuel remplaçant, l’option européenne reste la plus crédible et limite le choix à deux constructeurs: Airbus Helicopters, dont le H415M s’avère un candidat de premier plan, et AgustaWestland avec l’AW109, dont la variante A109BA avait été acquise à 46 exemplaires en 1988 par la Belgique. Les résultats des études en cours seront présentés au cours des négociations gouvernementales, pour l’instant au point mort. Il va ensuite falloir faire preuve de patience, car les propositions qui en découleront ne pourront ensuite être évaluées et programmées que par un gouvernement belge de plein exercice, seul à même de « prendre la décision appropriée en toute connaissance de cause ».
 

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