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ATRIT, un projet européen pour ne plus manquer sa cible

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L’identification et le traitement automatiques d’une cible sont au cœur d’un nouveau projet lancé vendredi dernier par l’Agence européenne de défense (AED). Baptisé « Automatic target/threat recognition, identification and targeting for land systems » (ATRIT), il mobilise une dizaine d’acteurs de six pays, dont la France.

L’idée n’est certainement pas neuve dans le domaine terrestre, et s’améliore sans cesse grâce à l’intégration de premières briques de vision par ordinateur et d’intelligence artificielle. Une fois mature, l’automatisation des tâches diviserait par trois le temps de traitement d’une menace par rapport aux solutions manuelles, évalue l’AED. Reste que les systèmes actuels n’offrent qu’une capacité rudimentaire de distinction d’objets simples dans des environnements « à faible encombrement », relativement prévisibles et statiques. Qu’un seul paramètre météorologique varie, par exemple, et c’est toute la chaîne qui coince.  

ATRIT cherche à franchir cet écueil en progressant sur deux axes. D’une part, en détectant et en identifiant mieux les menaces auxquels sont confrontés les systèmes terrestres. D’autre part, en contribuant à l’engagement au combat par des avancées sur l’attribution automatique de cibles. La solution attendue espérée « aura non seulement la capacité de mieux identifier et permettre le ciblage automatique, mais également de fusionner les différentes données des capteurs et de les rendre simples à l’usage pour les combattants ». L’automatisation y jouera un rôle central mais l’agence insiste : « la technologie ne peut engager, cependant, sans consentement humain ».

Pilotée par le groupe allemand Rheinmetall, la phase initiale d’ATRIT rassemble les groupes français Safran et Thales, ainsi que l’entreprise allemande IABG, la a filiale néerlandaise de Thales, l’Organisation pour la recherche appliquée aux Pays-Bas (TNO), le grec ISD, le polonais PCO et la filiale norvégienne de Rheinmetall. Ils se partageront une première enveloppe de 2 M€ pour progresser au cours des 18 prochains mois. D’autres acteurs pourront prendre le train en marche.

Industriels et laboratoires se pencheront simultanément sur cinq modules. Les trois premiers fourniront une analyse des différentes problématiques, de la détection via analyse vidéo du comportement humain à l’intégration en temps réel d’informations issues des capteurs. Le tout contribuera au quatrième module, centré sur la construction d’une architecture multi-plateforme de compréhension de la situation à 360°. Le dernier module s’attachera à définir des moyens de restitution des données pour une prise de décision rapide et efficace.

Tant l’investissement que le calendrier sont serrés, mais ce n’est qu’un début. Une seconde phase, ATRIT II, est d’ores et déjà fixée pour 2024-2026. Si ATRIT I se concentre sur la définition et la conception, la suite annonce les premières démonstrations. Certaines solutions d’interface homme-machine sortiront des laboratoires pour être intégrées dans ces démonstrateurs et expérimentées dans un environnement approprié.

À terme, les résultats « offriront de grandes opportunités à l’industrie de la défense pour définir des feuilles de route utiles pour améliorer le portefeuille de produits actuel et pour étudier de nouvelles solutions pour les 10 à 20 prochaines années », estime l’AED. Pour les deux français de la bande, ATRIT pourrait ainsi déboucher sur des briques susceptibles de compléter leurs offres d’optroniques portables et embarquées, à l’image des viseurs Paseo côté Safran ou des systèmes PAAG et ORION de Thales.

Crédit image : Thales

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