Priorité au Sahel

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« Le Sahel est une priorité ; c’est là que se joue notre sécurité », a rappelé le président de la République Emmanuel Macron lors d’un discours le 23 décembre sur la base aérienne de Niamey (Niger), au cœur du dispositif aérien de l’opération Barkhane.
 

(Crédit photo: ministère des Armées)


 
« Je ne veux pas que nous cédions la moindre once de territoire aux forces terroristes jumelles dans le Sahel et le Sahara », a martelé Macron. Car à l’heure où les déclarations victorieuses se multiplient au Levant, le combat dans la bande sahélo-saharienne (BSS) « n’est pas gagné aujourd’hui », a ajouté le président. Certes, les groupes terroristes sont aujourd’hui contenus et du terrain a été repris, mais il reste indispensable « non seulement de maintenir mais d’améliorer encore notre agilité sur le terrain, d’innover davantage et de concentrer nos priorités sur les régions identifiées comme les plus vulnérables ».
 
Signe du basculement des forces du Levant vers le Sahel, de nombreux partenaires européens, à l’image de l’Allemagne, de la Belgique et, plus récemment de l’Italie, ont d’ores et déjà prévus de renforcer leurs dispositifs militaires dans la BSS en 2018. Une présence accrue également symbolique de la « volonté croissante qu’ont les Européens de s’engager pour développer des réponses communes aux crises et développer une même culture stratégique basée sur l’efficacité et l’intérêt général », a précisé Macron.
 
Lors d’une allocution le 31 décembre à Tessalit (Mali), la ministre des Armées Florence Parly a pour sa part rappelé qu’aujourd’hui, avec la force conjointe G5S (FC G5S), « Barkhane change de dimension, de visage ». Avec cette nouvelle structure, le G5 Sahel doit maintenant prendre sa sécurité en main car la présence de la France « n’est pas éternelle », a-t-elle déclaré.
 
Soutenue par un début jugé « prometteur » par la ministre des Armées, la FC G5S devra prendre toute son ampleur grâce, notamment aux efforts entrepris actuellement en vue de permettre au « fuseau centre » (Burkina-Faso et Niger) d’être entièrement opérationnel au printemps prochain. Et il y a du pain sur la planche… notamment en terme d’interopérabilité et de logistique, un retex principalement issu de l’opération Haw Bi (dont nous vous parlions ici).
 
Reste, enfin, à développer les volets effectifs et transmissions, afin d’améliorer la communication entres les unités déployées sur le terrain et le commandement. L’accent sera également porté sur la lutte contre les IED, avec la livraison de détecteurs, de combinaisons de protection et autres matériels de déminage. Au total, la France livrera près de 8M€ d’équipements aux pays du G5 Sahel.
 
Lancée en août 2014, Barkhane déploie 4000 militaires, 600 véhicules et une quarantaine d’aéronefs placés, depuis le 27 juillet 2017, sous le commandement du général de division Bruno Guibert.