Parly en patrouille Sentinelle

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Samedi après-midi (le 24 juin), la nouvelle ministre des armées, Florence Parly, a fait une petite patrouille à pied avec un détachement du 152e Régiment d’Infanterie basé à Colmar, arrivé à Paris au début du mois pour deux mois dans le cadre de l’opération Sentinelle suite à un déploiement de quatre mois au Mali pour l’opération Barkhane.

Florence Parly avec une patrouille Sentinelle et le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray (sur sa gauche) dans le Parc André Citroën à Paris le 24 juin 2017 (crédit photo et ©: Christina Mackenzie)


Le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray, a accueilli la ministre dans la rue devant une des vigies (lieu de repos ponctuelle pour les militaires de l’opération Sentinelle) où il lui a expliqué le fonctionnement, carte d’état-majeur à l’appui, de Sentinelle à Paris.

Le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray, explique au ministre le fonctionnement de l’opération Sentinelle devant une des 75 vigies de Paris (Crédit photo et ©: Christina Mackenzie)


Les militaires travaillent tous les jours de la semaine entre 6h30 et 22h30 en moyenne (en portant, par tous temps, un gilet pare-balles qui pèse au minimum 12kg), chacun travaillant deux jours suivis d’un jour de repos. Les militaires qui participent à l’opération Sentinelle ont 250 jours d’activité par an, formation et entraînement spécifique pour Sentinelle inclus. « Le mot d’ordre c’est l’adaptation à la vie de la cité » lui a-t-on expliqué. Donc, Sentinelle s’adaptera en complémentarité de la police s’il y a des manifestations, des fêtes, des évènements spécifiques mais aussi en fonction des jours de la semaine et du temps qu’il fait.
Avant d’être déployé pour Sentinelle le militaire reçoit une formation qui dure entre trois semaines et un mois durant lesquels il se familiarise avec le volet juridique (ce qu’est la légitime défense, par exemple), il apprend la TIOR (technique d’intervention opérationnelle rapprochée), qui est une technique militarisée d’arts martiaux, et il s’entraîne au tir de combat.
La ministre s’est entretenue en privé avec les soldats dans la vigie avant d’accompagner une patrouille dans le parc André Citroën du 15e arrondissement de Paris, mais qui n’était pas tout à fait une patrouille comme une autre car elle était accompagnée, non seulement du général Le Ray, mais aussi du colonel François-Régis Dabas, le chef de corps, et de plusieurs journalistes télé, radio et trois de la presse écrite… dont moi pour FOB.

La patrouille avec la ministre n’est pas passée inaperçue (Crédit photo et © Christina Mackenzie)


La patrouille n’est donc pas passée inaperçue parmi les familles qui profitaient d’une belle après-midi ensoleillée au parc. Dans les allées un peu exiguës du jardin, la ministre, en tenue décontractée, et la patrouille, ont dû se mettre de côté pour laisser le passage à une poussette. Les enfants en maillot de bain qui jouaient avec des pistolets à l’eau dans les fontaines sont venus en courant demander aux soldats ce qui se passait et l’un d’entre eux, un petit garçon de six ou sept ans, s’est joint très sérieusement à la patrouille pendant quelques dizaines de mètres, pistolet à l’eau tenu comme il faut, en chuchotant à ses petits camarades de le laisser tranquille « je suis en patrouille ! »
Parly, qui écoutait attentivement toutes les explications et posait des questions, a expliqué aux journalistes que suite à sa prise de fonction mercredi soir (21 juin) elle voulait se « rendre compte d’une patrouille Sentinelle ». Elle a déclaré qu’elle était « heureuse, fière » de servir en temps que ministre des armées et qu’elle avait « conscience de la lourdeur et de la gravité de la responsabilité » qui est la sienne. « Je prendrai ma tâche extrêmement à coeur » dit-elle en ajoutant dans un sourire qu’elle n’en dirait pas plus car « il faut me laisser le temps de me familiariser avec les dossiers ».