par Christina Mackenzie
Vous aurez certainement remarqué que nous n’utilisons que le terme « Daesh » en référence au groupe terroriste d’Abou Bakr al-Baghdadi, qui préférerait être appelé « Etat Islamique » par les Occidentaux et « al-Dawlah al-Caliphate » ou « le Califat » ou encore « al-Dawlah al-Islamiyah al-Iraq al-Sham » par le public du Moyen-Orient.
Le terme « Daesh » est un acronyme approximatif pour ce dernier qui signifie Etat Islamique en Iraq et au Levant mais qui ressemble également aux mots arabes « daes » et « dahes », qui signifient respectivement « celui qui piétine quelque chose » et « celui qui sème la discorde »…ce qui explique pourquoi le groupe déteste autant cette dénomination.
Selon certaines sources, cet acronyme est devenu un mot Arabe à part entière et son pluriel, « daw’aish », signifie « bigots qui imposent leur volonté aux autres. » Ce qui semble être une juste description.
Nous sommes ravis de noter que si le monde Anglo-saxon a jusqu’à présent eu du mal à s’accorder sur la façon de nommer le groupe terroriste, un consensus apparaît maintenant selon lequel Daesh est le terme correct à utiliser (en dehors de la BBC, qui a rejeté l’appel de 120 députés britanniques à arrêter d’utiliser la dénomination « Etat Islamique » sous prétexte que « Daesh » était péjoratif). Le Premier ministre David Cameron, par exemple, a déclaré le 2 décembre 2015 que son gouvernement utiliserait le terme « Daesh » pour désigner le groupe extrémiste et a exhorté les autres à ne plus utiliser d’autre expression. « Ce culte du mal absolu n’est franchement pas une représentation véridique de la religion de l’Islam, » a-t-il précisé durant un débat sur l’opportunité d’effectuer des frappes aériennes sur la Syrie.
Le général de corps d’armée James Terry, commandant de la mission américaine en Irak et en Syrie, a également préconisé d’utiliser le mot « Daesh » pour décrire l’ennemi « parce que si vous utilisez ISIL [le terme préféré par les Etats-Unis jusqu’à récemment]… vous légitimez le califat autoproclamé.
De même, le 14 décembre 2015, le « NATO Strategic Communications Centre of Excellence », ou StratCom COE, basé à Riga (Lettonie), a publié un rapport dans lequel il a recommandé de mentionner exclusivement le groupe terroriste sous la dénomination de « Daesh ». Cette recommandation est issue d’un rapport analysant la stratégie de communication de Daesh. Il est apparu à travers de cette étude, réalisée en coopération avec des experts des médias sociaux, que le nom même de l’organisation « représente le cœur du message du groupe. » Ce qui contredit l’argument de John Crace dans The Guardian selon lequel nommer le groupe est le cadet de nos soucis. Mais y-a-t-il une meilleure raison pour nommer ce groupe « Daesh » que de constater à quel point ce dernier déteste être estampillé comme cela ?
Si vous souhaitez consulter l’entièreté du rapport du StratCom COE, qui est un aperçu fascinant de l’utilisation des réseaux sociaux par de tels groupements, notamment Twitter, cliquez sur le lien suivant :
http://www.stratcomcoe.org/network-terror-how-daesh-uses-adaptive-social-networks-spread-its-message