LPM 2019-2025 : de premiers ajustements favorables au Service de santé des armées

Entre autres ajustements capacitaires annoncés hier, l'achat de kits MEDEVAC supplémentaires pour les hélicoptères de manoeuvre (Crédits : EMA)

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Les travaux de révision de la loi de programmation militaire 2019-2025 sont toujours en cours, mais une poignée d’ajustements se précisent d’ores et déjà. Parmi les renforcements capacitaires évoqués hier par la ministre des Armées, la confirmation d’un effort supplémentaire en faveur du Service de santé des armées (SSA). 

Voici près d’une décennie que le SSA doit toujours faire plus mais avec moins. « Ce service a vu ses moyens fortement décroître à partir de 2012 », rappelait hier Florence Parly. Une situation d’autant plus critique que son personnel se trouve depuis plus d’un an en première ligne dans la gestion de la crise sanitaire.

La tendance s’est enfin inversée cette année. Après avoir cessé de décroître en 2020, l’enveloppe allouée à la « Fonction santé » atteindra 354 M€ en 2021, soit un bond de près de 8%. D’ici la fin de la LPM, le budget du SSA aura augmenté de 160 M€, décision annoncée en novembre 2020 par la ministre des Armées.

Les effectifs ont eux aussi arrêté leur déflation. « Nous avons augmenté de 15% le nombre d’élèves praticiens. Ce sont donc plus de 100 postes nouveaux qui ont été créés », souligne Florence Parly. 

Cette logique sera poursuivie et amplifiée d’ici à 2025 grâce aux arbitrages favorables issus de l’actualisation de la LPM. Des trois axes d’ajustement présentés ce mercredi aux parlementaires, celui visant à « mieux se protéger » inclut en effet d’ « accélérer l’effort porté sur la résilience et la protection de nos forces, du territoire national et des Français ».

Pour le SSA, cet engagement se traduira par une amélioration des capacités d’évacuation sanitaire pour faire face au « risque accru de devoir prendre en compte plus de blessés sur les théâtres d’opérations ». Mais aussi pour permettre aux forces armées d’être mieux pourvues en cas de résurgence épidémique. 

Très concrètement, le ministère des Armées commandera 20 kits MEDEVAC supplémentaires pour équiper ses hélicoptères de manœuvre, vecteurs très sollicités au Sahel et durant les premières semaines de la crise sanitaire. 

Lorsqu’éclate l’épidémie de Covid-19, seuls trois exemplaires du kit léger d’urgence Caïman (KLUrC) sont ainsi disponibles en métropole. Conçus pour le Sahel, leur usage dans le cadre de l’opération Résilience aura nécessité une adaptation en urgence par le GAMSTAT, en coordination avec le SSA et le SAMU.

Cette volonté d’amélioration sera élargie aux avions de transport tactique, à commencer par les CASA CN-235 et A400M. Ce dernier peut recevoir un kit MEROPE, module de réanimation capable d’évacuer jusqu’à quatre patients atteints du Covid-19. Enfin, le ministère des Armées prévoit le lancement d’études de modernisation de la capacité Morphée de l’A330 MRTT, « qui a été si utile et pertinente il y a un an ». 

Hormis la LPM, Le ministère des Armées s’est tourné vers le volet « écologie » du plan de relance pour capter des financements additionnels au profit, entre autres, du SSA. Ainsi, plus de 700 bâtiments militaires bénéficieront d’une rénovation énergétique pour un montant total de 200 M€. Parmi ceux-ci, l’hôpital d’instruction des Armées Laveran, « qui contribue très fortement à l’accès aux soins de l’ensemble de la population des quartiers nord de Marseille ».