Le Koweït signe pour €2,5 Mds de matériel militaire français

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La région MENA, nouvel Eldorado pour l’industrie de défense française ? Difficile d’en douter tant les sociétés françaises y accumulent les succès ces derniers temps. Après les excellents résultats obtenus au Qatar et en Egypte, c’est au tour maintenant du Koweït de sceller un « accord stratégique » avec la France. Ce mercredi, le Premier ministre koweïtien, Cheikh Jaber Al Moubarak Al Ahmad Al Sabah, et son homologue français ont officiellement scellé un ensemble de commandes pour un montant de 2,5 milliards d’euros. Il s’agit d’une « nouvelle étape (…) dans le renforcement de notre partenariat bilatéral », a annoncé hier l’Elysée dans un communiqué.
 

Le Koweit et la France ont aujourd’hui scellé un accord pour 24 + 6 hélicoptères de transport lourd Caracal


 
L’émirat pétrolier avait annoncé en juin son intention d’acheter 24 hélicoptères de transport Caracal, fabriqué par Airbus Helicopters, filiale du géant de l’aéronautique Airbus Group. Un souhait désormais exaucé avec la signature cet après-midi d’« un accord technique (…)  signé entre les ministres de la Défense des deux pays pour encadrer la participation française au contrat d’hélicoptères Caracal », a-t-on annoncé dans l’entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Les 24 Caracal originellement prévus seront donc livrés au Koweït, accompagnés d’une option pour six appareils supplémentaires. Une commande évaluée à 1 milliard d’euros qui est désormais en phase de consolidation, une signature formelle étant attendue « dans les semaines qui viennent », précise le ministère de la Défense. Les livraisons, accélérées selon le souhait du Koweït, sont attendues pour dans deux ans et demi.
 
De quoi renouveler la dizaine de Puma et Super Puma d’un pays situé au cœur des tensions géopolitiques actuelles. Le H225M Caracal est un hélicoptère de transport lourd capable d’emporter jusqu’à 28 soldats équipés dans un rayon de 857 km. Prévu pour évoluer en milieux hostiles, le Caracal est doté d’une cabine blindée et de systèmes d’autoprotection comprenant la détection radar des missiles. Ses deux moteurs Turbomeca Makila 2A/A1 lui permettent de voler à une vitesse de croisière avoisinant les 300 km/h.
 
D’autres déclarations d’intentions concernent également l’acquisition de matériel terrestre. Le Koweït a en effet l’intention d’acquérir une centaine de véhicules blindés tactiques « Made in France ».
 
Enfin, le volet naval de ces accords devrait principalement profiter à la société parisienne DCI (Défense Conseil International), déjà en charge de la formation de 145 officiers des forces armées koweïtiennes. De fait, DCI pourrait se voir attribuer la « refonte à mi-vie » des huit patrouilleurs P37 koweïtiens.
 
Si Airbus Helicopters et DCI sont parmi les grands bénéficiaires des commandes koweïtiennes, les accords conclus aujourd’hui prévoient également la création par le petit Royaume du Golfe d’un fonds public-privé consacré au financement de PME et d’ETI françaises dans les secteurs stratégiques de l’industrie de défense.
 
Une bonne nouvelle donc pour la France, qui aura vu ses exportations d’armement tripler en l’espace de 3 ans (déjà plus de 12 milliards d’euros en 2015). Et il reste plus de deux mois avant 2016…