La France participera à la protection de la Coupe du monde 2022

Crédits : Thales

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Les ministères des Armées et de l’Intérieur projettent de participer à la protection de la prochaine Coupe du monde de football, organisée du 21 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar. Entre autres missions, les militaires et les forces de l’ordre collaboreront pour fournir une couverture anti-drones au-dessus des stades. 

Selon la députée LREM Natalia Pouzyreff, rapporteure d’un accord relatif au statut des forces des deux pays, l’engagement français « devrait mobiliser plusieurs dizaines de militaires pour environ un mois et couvrira plusieurs volets ». Fort d’une coopération ancrée de longue date, le ministère de l’Intérieur propose quant à lui de déployer 200 « experts de haut niveau » issus de la Gendarmerie nationale, de la Police nationale et de la Sécurité civile.

Pour les militaires, les missions seront de trois ordres. Le premier volet vise à fournir un conseil et une assistance à la chaîne de commandement qatarienne. Le second relève de la surveillance de l’espace aérien national. D’après Natalia Pouzyreff, la France devrait déployer des moyens de défense aérienne qui contribueront à la protection du territoire qatarien.

Les deux pays auront l’occasion de se préparer à ces missions. Huit ans après la dernière édition, l’exercice bilatéral interarmées Gulf Falcon prévu au Qatar en 2021 aura ainsi pour thématique la sécurisation de la prochaine Coupe du monde.

Enfin, le ministère des Armées prévoit le déploiement d’un dispositif de lutte anti-drones afin de protéger les enceintes sportives. L’opération nécessitera une coordination interministérielle, les autres missions étant complémentaires de celles confiées aux forces de sécurité intérieure.

L’intérêt est multiple pour la France. Non seulement l’envoi d’un tel dispositif contribuera à renforcer les liens avec le partenaire qatari, mais il permettra aussi de « pouvoir expérimenter ces dispositifs et ces méthodes dans la perspective de la Coupe du monde de rugby, qui se tiendra en France en 2023, et des Jeux olympiques de 2024 », relève la rapporteure.

Serait-ce l’occasion choisie pour mettre en œuvre la première tranche du programme PARADE, en théorie notifiée fin 2021 ? De 10 à 15 systèmes seront en théorie livrés avant fin 2022, juste à temps pour une évaluation grandeur nature. Vitrine de premier plan, le rendez-vous sportif contribuera enfin à assurer « la promotion des savoir-faire et des équipements français ».

Reste à couvrir juridiquement le personnel concerné, raison d’être du nouvel accord bilatéral examiné par la députée LREM. En l’absence d’un tel cadre, « nos personnels étaient soumis aux lois en vigueur au sein de l’État du Qatar, et donc potentiellement exposés à des risques importants, la peine de mort y étant toujours en vigueur ». L’accord franco-qatari devra donc impérativement prendre effet avant l’envoi du contingent français.