La filière sécurité dans les starting-blocks pour protéger les JO 2024

Crédits : Paris 2024

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À deux ans des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris, la filière sécurité s’apprête à expérimenter les solutions techniques envisagées pour protéger l’événement. Cette phase doit démarrer en avril, annonçait vendredi le Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT), dont les industriels sont en première ligne sur le sujet.

Début des EXTO ce mois-ci

Attentats, risques cyber, drones malveillants, etc. : les menaces potentielles ne manqueront au cours d’un rendez-vous appelé à rassembler 10 500 athlètes et près de 10 millions de spectateurs sur 40 sites partout en France et jusqu’à Tahiti. Sa sécurisation, les industriels s’y préparent donc depuis trois ans avec l’appui du Secrétariat général à la défense et à la sécurité nationales (SGDSN) et de l’Agence nationale à la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).  

Les acteurs concernés sont aujourd’hui prêts à engager la prochaine étape, soutenue à hauteur de 20 M€ par la place Beauvau. « Le directeur adjoint du Cabinet du ministre de l’Intérieur a réuni jeudi 14 Avril les industriels de la filière ‘sécurité’ pour annoncer le démarrage de la phase d’expérimentations des techniques de sécurité et de cybersécurité », indique le GICAT dans un communiqué. Une décision applaudie par son président, Marc Darmon, également à la tête du Comité stratégique de filière « Industries de sécurité » labellisé en 2018.

Conduites en lien avec la Coordination nationale à la sécurité des Jeux (CNSJ), ces expérimentations profiteront aux grandes directions opérationnelles de l’Intérieur, que sont la DGGN, la DGPN, la DGSI, la DGSCGC et la Préfecture de police de Paris. Les objectifs fixés, hormis celui d’assurer « la complète sécurité des JOP 2024 » ? Contribuer à la modernisation des forces de sécurité, structurer une filière industrielle française et « bâtir l’héritage des Jeux ». Ces expérimentations devraient être suivies d’arbitrages dans trois segments essentiels, que sont la cybersécurité, le dispositif de commandement et la gestion de foules.

Derrière, le H160 et PARADE

Derrière ces premiers tests, l’effort se poursuit dans d’autres segments et dans d’autres ministères. Dans l’aéroterrestre, par exemple, la Gendarmerie nationale mise sur les hélicoptères H160 commandés en décembre dernier pour remplacer une partie de ses Écureuils. Les formations sur ce nouvel appareil devraient débuter fin 2023. Les premières livraisons sont attendues quelques mois plus tard afin d’être au rendez-vous pour l’été 2024.

Bien que moins impliqués, les militaires ne restent pas pour autant les bras croisés. En plus des solutions déployées par les forces de sécurité, le ministère des Armées envisage la mise à disposition d’un premier incrément du programme PARADE, lancé l’an dernier par la Direction générale de l’armement (DGA). Modulaire et évolutive, la solution qui en découle reposera sur une combinaison de capteurs et d’effecteurs opérés au départ d’un unique C2.

Le duo Thales-CS Group sortirait gagnant d’un programme évalué à 350 M€ sur 11 ans, au détriment du consortium Syrius formé par MBDA, Naval Group et Hologarde, et de l’entreprise espagnole Indra. Ce choix doit encore être officialisé, mais pour le gagnant, PARADE dépassera largement le cadre des JOP 2024 pour former la colonne vertébrale de la lutte anti-drones dans les trois armées.