Jusqu’à 2000 systèmes de micro-drones supplémentaires pour les Armées

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Le micro-drone NX70 Block 2 de Novadem, adopté en 2018 par l’armée de Terre (Crédit : Novadem)


 
Selon un avis de marché publié ce matin, la Direction générale de l’armement (DGA) envisage l’acquisition de 2000 nouveaux systèmes de micro-drones au profit de « différentes unités de l’armée française ». Un accord-cadre d’une durée de cinq ans devrait être signé cette année.
 
La commande d’une première tranche d’environ 200 systèmes est fixée pour 2020, pour une livraison dans les six mois. Cela avait été annoncé à demi-mot lors des discussions préliminaires au PLF 2020, lors desquelles il fut question de l’achat de « 290 des mini, micro et nano-drones Black Hornet et NX70-Novadem ». Une seconde tranche à l’envergure non définie est ensuite prévue en 2021. Les retours d’expérience permettront ensuite de préciser la cible finale et sa cadence de livraison. À terme, la DGA projette d’acquérir un total de 2000 systèmes, un quantité néanmoins donnée « à titre purement indicatif ».
 
Ce parc devrait majoritairement bénéficier à une armée de Terre qui, à l’horizon 2023, devrait disposer « d’une flotte d’environ 1 200 drones, pour moins de 200 aujourd’hui, » rappelait le CEMAT, le général Thierry Burkhard, l’an dernier face aux députés de l’Assemblée nationale. Les drones, qu’ils soient terrestres ou aériens, représentent en effet un segment majeur du programme Scorpion. Des expérimentations sont déjà en cours au sujet de l’intégration de la robotique terrestre, sur base des systèmes acquis en août 2019 auprès de Nexter et d’ECA Group. Ces robots serviront à la constitution d’une doctrine d’emploi au profit des unités d’infanterie, encore peu rompues à leur usage. Il n’est donc pas impossible que ce nouveau marché d’ampleur inédite s’inscrive, du moins en partie, dans cette même logique Scorpion.
 
D’après l’avis de marché, le système requis devra permettre « à la fois l’observation de jour et de points chauds à courte portée, en particulier lors des missions «au contact» de la menace. De tels systèmes doivent donc être facilement et rapidement mis en œuvre par des opérateurs non spécialistes des drones, tout en conservant des performances élevées en terme de discrétion sonore et visuelle et en capacité de détection ». Les micro-drones seront achetés sur étagère mais devront être conçus de telle sorte qu’ils puissent permettre l’intégration de fonctionnalités opérationnelles supplémentaires.
 
Par « système complet », la DGA entend un vecteur aérien pour l’observation de jour, un second vecteur pour l’observation de jour et infrarouge ainsi qu’une tablette déportée. Lorsqu’il est emporté par le combattant, le système dit « débarqué » comprend « au moins un vecteur », un écran, les batteries et la manette de commande. « Outil supplémentaire emporté par les équipes déployées, » le système débarqué ne doit pas excéder 2,5 kg.
 
Difficile, au vu de cet embryon de cahier des charges, de ne pas penser au NX70 Block 2 de Novadem. Cette solution « made in France » est notamment parvenue à s’imposer auprès de l’armée de Terre, qui a perçu en urgence 27 systèmes de deux vecteurs. Ceux-ci ont depuis été largement engagés au Sahel en appui de l’opération Barkhane. Loin de se reposer sur ses lauriers, la PME d’Aix-en-Provence met les bouchées doubles pour développer son offre et décrocher d’autres marchés. De nouveaux concepts d’emploi sont à l’étude, notamment pour couvrir les besoins des unités NRBC. Novadem explore également la piste de l’impression 3D pour la production de certaines pièces.