France Relance sourit aussi aux Armées et à la filière défense

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Faute de disposer d’un plan de soutien sectoriel, le ministère des Armées et la filière défense se sont tournés vers les 100 Md€ promis par le dispositif France Relance. Avec un certain succès pour le premier, qui se verra accorder plus de 200 M€ pour rénover son patrimoine immobilier. Plusieurs entreprises et sous-traitants majeurs de la BITD verront leur projet d’investissement partiellement soutenus par l’État.

700 bâtiments rénovés d’ici 2023

« Au total, fin avril, le ministère est en mesure d’engager plus de 370 M€ au-delà des crédits prévus par la LPM », relevait la ministre des Armées Florence Parly ce jeudi lors d’une allocution à l’Assemblée nationale. À ce stade, le volet « compétitivité » de France Relance a permis l’octroi de 11 M€ pour la réalisation d’un programme de cloud souverain et sécurisé. Le ministère des Armés reste également en attente des résultats d’appels à projets relatifs aux domaines du spatial et de la transformation numérique.

Pour l’heure, la majorité de cet engagement supplémentaire provient du pilier « écologie » de la relance. « Le ministère [des Armées bénéficie] du plan de relance de l’économie pour accélérer sa transition énergétique à travers la rénovation thermique de nos bâtiments, et ainsi contribuer aux économies des territoires », rappelait Florence Parly.

Des 4214 projets retenus à travers toute la France pour 2,7 Md€, plus de 700 concernent le ministère des Armées. Soit, près de 201 M€ qui font des Armées l’un des principaux bénéficiaires, derrière l’Enseignement supérieur et l’Intérieur. Ces financements seront engagés en 2021. S’ils ne profitent pas à une BITD déjà bien servie par la LPM 2019-2025, ils viendront cependant soutenir les artisans, TPE et PME du BTP en irriguant tout le territoire. Ces travaux devront être achevés d’ici à fin 2023.

Une centaine de ces projets profitent directement aux emprises de l’armée de Terre. Des rénovations seront ainsi réalisées à La Courtine (Creuse), à Bourges (Cher), à Castelnaudary (Aude) ou encore à Puyloubier (Bouches-du-Rhône), qui accueille l’Institution des invalides de la Légion étrangère (IILE). Plus de 40 M€ seront par ailleurs investis à Mourmelon dans un contrat de performance énergétique qui impliquera la fermeture de l’une des dernières centrales à charbon encore en service dans des grands camps militaires.

Parmi les bénéficiaires de France Relance, le Limougeaud Texelis, qui prévoit de progresser sur la question du MCO (Crédits : Texelis)

Un volet « compétitivité » qui profite à la BITD

Le ministère des Armées n’est pas le seul acteur du secteur défense à profiter de France Relance. Au 23 avril 2021, 1356 dossiers de soutien à l’investissement industriel avaient été retenus dans le volet « compétitivité » pour près de 1,3 Md€ d’aides étatiques, un pilier qui adresse en priorité le secteur privé.

S’il est impossible de quantifier les subsides directement captés par la BITD, celle-ci n’a clairement pas été « oubliée ». Le secteur aéronautique, l’un des plus touchés par les conséquences de la crise sanitaire, bénéficie à lui seul d’une enveloppe de 203 M€.

Hormis Thales, Orolia, Rafaut, iXblue ou encore Aubert & Duval, citons l’un dont la sauvegarde s’avère d’autant plus pertinente au vu du contexte sanitaire : Proengin. Les fonds alloués permettront à ce spécialiste des solutions NRBC de créer une ligne de production 4.0 dédiée à la fabrication d’un détecteur de nouvelle génération sur son site de Saint-Cyr-l’École.

Dans un autre segment, Texelis, en pointe sur les ponts et chaînes cinématiques, sera épaulé dans la mise en place d’un nouvel outil de gestion du cycle de vie de ses produits (PLM). Cet investissement de trois ans renforcera le site de Limoges en multipliant par quatre les activités de développement et de conception, avec un impact significatif sur la production à compter de 2022.