Feu vert franco-italien pour la réalisation du programme SAMP/T NG

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Le programme franco-italien SAMP/T NG est officiellement sur les rails. L’OCCAR a, par délégation de la DGA et de son équivalent italien (SGD), notifié vendredi le consortium Eurosam (MBDA-Thales) pour le développement d’ « une nouvelle génération du système de défense antiaérienne moyenne portée », annonce le ministère des Armées dans un communiqué.

Ce contrat, signé dans les locaux parisiens de l’OCCAR, est une nouvelle étape significative dans le renouvellement du système SAMP/T, dont huit et six batteries sont en service respectivement dans l’Armée de l’Air et de l’Espace française et l’armée de Terre italienne. Il vient compléter un premier marché attribué en 2016 à MBDA pour l’évolution du missile Aster 30 B1 vers le standard « New Technology » (NT).

Le développement du système SAMP/T NG engagera principalement MBDA France et Thales côté français, et MBDA Italie, Avio (système de propulsion), Leonardo et Simmel Difesa (filiale du groupe Nexter) côté italien. Ni le budget alloué, ni l’échéancier de livraison, pourtant lors du lancement en réalisation, n’ont été précisés.

Le module de lancement SAMP/T (système Mamba) d’un escadron de défense sol-air (EDSA) français (Crédits : DGA Essais de missiles)

« Ce programme continuera à assurer la sécurité tant des citoyens européens que des intérêts stratégique de l’Union européenne et de l’OTAN », a commenté le ministre de la Défense italien, Lorenzo Guerini. « Le processus d’intégration de la défense européenne ne peut être séparée d’une coopération croissante et constructive entre les forces armées françaises et italiennes et dans le secteur industriel, en totale harmonie ».

Ce programme « répond au besoin de faire évoluer nos capacités de défense sol-air dans un contexte de multiplication des menaces, plus rapides, plus manœuvrantes, plus furtives et mises en œuvre dans des contextes où se mêlent notamment attaques cyber, leurres, brouillages multiples et utilisation massive d’armements pour saturer les défenses », commente à son tour le ministère des Armées.

Par cette étape, la DGA et le SGD offrent un cadre commun aux différentes technologies développées conjointement en amont. Ainsi, le SAMP/T NG embarquera un missile Aster 30 B1 NT doté d’un nouvel autodirecteur actif en bande Ka. Il doubler la fréquence de fonctionnement de l’autodirecteur actuel en bande Ku. Le faisceau plus étroit qui en découle aura pour double effet d’augmenter la portée du radar et sa résolution angulaire. Avec pour effet final une anticipation et une précision grandement accrues et la capacité à intercepter des cibles balistiques tirées au-delà de 1-1500 km et potentiellement équipées de têtes séparables.

Selon le ministère des Armées, ce missile Aster 30 B1 NT « Extended Capability » se traduira également par une augmentation de la portée par rapport à l’Aster actuel, efficace dans un rayon d’environ 100 km. La France prévoit d’en commander 118 exemplaires après 2021, avec une première livraison fixée pour l’instant à 2027. Le module de lancement sera lui aussi mis à jour avec « de nouveaux équipements électroniques ».

L’intérieur du module d’engagement du futur système SAMP/T NG (Crédits : ministère des Armées)

À nouveau vecteur, nouvelles capacités de détection pour remplacer le radar Arabel. Ici, l’Italie et la France divergent, chacun ayant favorisé une solution nationale. Il s’agit, pour le client italien, du radar à antenne active multifonction Kronos Grand Mobile HP (High Power) fournit par Leonardo. Il est conçu pour détecter des cibles montrant une surface équivalente radar inférieure à 0,01 m2 dans un rayon de 300 km. On ne présente plus le radar sélectionné par la France, le Ground Fire 300 de Thales, dont la production a démarré en juillet 2020 sur le site de Limours (Essonne).

En terme d’architecture fonctionnelle et logicielle, le système SAMP/T NG conserve les éléments déjà acquis en phase de développement sur base de l’architecture ouverte existante. Les capacités du système pourront ainsi évoluer graduellement grâce au doublement du nombre de postes de travail du module d’engagement, qui passent de deux à quatre, et à l’ajout de nouvelles fonctionnalité. Le tout viendra optimiser davantage les activités C2 et la gestion tactique de l’espace aérien.