Continuons mon tour des technologies qui seront exposées à Eurosatory le mois prochain et que j’ai pu découvrir hier, mercredi 18 mai.
Proengin présentait tout d’abord son AP4C, qui détecte les quatre éléments de guerre chimiques présents tant dans les agents vomitifs, anticoagulants et neurotoxiques que vésicants. Ce sont : le phosphore (présents dans tous les agents neurotoxiques tels que le Sarin, le Soman, le Tabun ou le Vx), le souffre et l’arsenic (tous deux sont présents dans tous les agents vésicants tels que le gaz moutarde et la lewisite tandis que l’arsenic est également présent dans tous les agents anticoagulants), et les dérivés du cyanure. Ce système peut détecter ces éléments sous toutes leurs formes : vapeur, aérosol, gouttelette, poussière, glace, liquide, dans l’eau et sur la peau.
L’AP4C est en fait un spectromètre à flamme portatif. Pour l’expliquer simplement : il aspire l’air, le passe à travers une flamme de 1mm, puis expulse l’air. Si l’un des agents chimiques y est présent, ses atomes et molécules réagiront d’une manière très caractéristique à la chaleur, révélant ainsi sa présence par une couleur spécifique. Une lumière verte sur l’avant de l’AP4C indique qu’aucun de ces produits n’est détecté, ou au rouge dans le cas contraire. La mesure est instantanée et tous les éléments peuvent être détectés simultanément car tous émettent une couleur différente. Le « retour à zéro » est également très rapide et le système ne présente aucun risque d’effet de mémoire car il n’y a pas de filtre susceptible de « capturer » l’une ou l’autre toxine et donner une lecture erronée par la suite.
Le T-Rex de NBC-Sys donne une réponse claire quant à la présence ou non d’explosifs (Crédit photo: Christina Mackenzie)
Passons des agents chimiques aux explosifs avec NBC-Sys, une filiale de Nexter qui exposera durant Eurosatory un prototype du T-Rex, un nouveau système de détection des traces d’explosifs. T-Rex utilise trois technologies qui couvrent l’ensemble du spectre des explosifs : la fluorescence, l’onde de surface et la microbalance à quartz, qui peuvent détecter les vapeurs d’explosifs « faits maison » (tels que les TATP, le peroxyde d’hydrogène, le nitrométhane et la nitrobenzène), militaires, commerciaux (TNT, EGDN) et identifiants (nitrotoluène et DNT). NBC-Sys a développé le T-Rex sur fonds propres et espère lancer la phase de production industrielle en 2017.
Même s’il n’était pas présenté physiquement hier, le BARIER (Balises Autonomes de Reconnaissance, d’Identification et d’Évaluation de la Riposte) est un système mobile de surveillance des frontières conçu par Atermes, qui viendra à Eurosatoy avec un exemplaire. Son développement a démarré en 2011 et, après une évaluation de la Section technique de l’armée de Terre qui a par la suite recommandé l’installation d’un radar en complément des senseurs acoustiques et optroniques, deux versions ont vue le jour, dont l’une est équipée d’un radar. Le BARIER est constitué de huit mâts-sentinelles alimentés par énergie solaire, deux véhicules de transport blindés et un véhicule de contrôle et de commandement.
BARIER permet l’observation de zones reculées et donne aux gardes-frontières l’avantage de la surprise car les mâts de surveillance peuvent être aisément déplacés d’une position à l’autre, les rendant difficile à éviter pour les éventuels immigrants illégaux. Le système demeure silencieux jusqu’à ce qu’un intrus (personne ou véhicule) soit détecté. Une fois « réveillé », il peut alors repérer la position de l’intrus, fournir une image en temps réel à l’opérateur et permettre aux gardes de répondre de manière appropriée.
Davantage destiné à débusquer les snipers, les SLD 500 LR et SLD 500 fabriqués par CILAS sont des systèmes montés sur trépied éprouvés au combat et équipés d’un laser qui, en balayant une zone, détectera tous types d’optiques pointées et avertira ensuite que quelqu’un vous observe, que ce soit avec des jumelles, un viseur, une caméra, etc.
Ce système fût initialement développé suite à une requête de l’armée française, qui cherchait à contrer les tireurs embusqués déployés à Sarajevo au début des années 1990. Il s’est par la suite très bien vendu, notamment au Royaume-Uni, en République Tchèque et dans de nombreux pays du Moyen-Orient. Le laser utilisé n’est pas totalement inoffensif pour l’œil humain, qui devrait néanmoins fixer le faisceau en continu pendant 100 secondes pour être en danger, un événement peu probable étant donné la vitesse avec laquelle le laser balaie une zone.