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2015: année faste pour l'export

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par Christina Mackenzie et Nathan Gain

La France a signé en 2015 des contrats militaires à l’export d’une valeur de 16Md€, une augmentation de presque 100% sur le chiffre de l’année précédente : 8,2Md€. Lors d’un entretien le 14 janvier accordé à la chaine de télévision française, BFMTV, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense français, remarqua que « 16 milliards de vente, c’est un record. C’est le double de l’année précédente et celle-là était déjà le double de l’année antérieure [2013] ». Le ministre exagérerait un peu car le doublement des 6,87Md€ engrangés en 2013, cela fait 13,74Md€ et non pas 8,2Md€ !

 

Le Rafale B (biplace) en vol au-dessus des pyramides d'Egypte. © Dassault Aviation

Le Rafale B (biplace) en vol au-dessus des pyramides d’Egypte. © Dassault Aviation


 

Le contrat qui a contribué le plus, 11,5Md€, est sans conteste celui de la vente de 24 Rafale à l’Egypte et 24 au Qatar. Ce dernier à une option à lever dans un délai établi sur 12 avions supplémentaires. Néanmoins, il n’y a pas que le producteur de l’avion, Dassault Aviation, qui a bénéficié de cette manne financière ; il y a aussi MBDA et Thales, deux entreprises sous-traitantes majeures, la première fournissant l’armement de l’avion et la deuxième les systèmes électroniques.

Le systèmier naval français, DCNS, est l’autre grand gagnant en 2015. Même si la vente des deux bâtiments Mistral de projection et de commandement (BPC) à l’Egypte (ceux-là même construits pour la Russie avant que la France ne dénonce le contrat, suite à l’annexion de la Crimée par la Russie et les combats en Ukraine) n’a pas été comptabilisée en 2015 car elle l’avait déjà été en 2011 ; DCNS à néanmoins vendu et livré une frégate multi-mission FREMM à l’Egypte [ initialement prévue pour la Marine française sous le nom « La Normandie »].

La FREMM égyptienne Tahya Misr lorsque s’appelait encore Normandie. Crédit photo: C.Mackenzie

Si la France réussit a signer le contrat pour la vente de 36 Rafale à l’Inde – cela pourrait avoir lieu ce weekend pendant la visite au sous-continent du Président François Hollande – et si l’Australie choisit DCNS pour lui fournir entre six et 12 sous-marins pour remplacer ses bâtiments vieillissants de la classe Collins, alors 2016 pourra être une autre année faste pour les exportations militaires françaises.

Entre-temps les échanges entre la France et le Liban reprennent suite à la réactivation d’un contrat de 2,2Md€ signé en novembre 2014 par la France et l’Arabie Saoudite, « grand argentier » du Liban. La France devrait en effet livrer 250 véhicules de combat, sept hélicoptères Cougar, trois corvettes ainsi qu’un ensemble d’équipements de surveillance et de communications. Les dernières livraisons devraient intervenir en 2022-2023. Au-delà de la livraison de matériel, la France s’est également engagée à entraîner les 70 000 soldats de l’armée libanaise pendant sept ans et à assurer la maintenance des équipements livrés pendant la décennie à venir.

« Il y a un consensus franco-saoudien pour dire qu’il est de notre intérêt que le Liban reste à l’écart de la crise syrienne et le meilleur moyen de le faire c’est de renforcer les institutions multiconfessionnelles de ce pays, à commencer par l’armée libanaise », commente-t-on dans l’entourage du ministère de la Défense français.

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