Le ministère des Armées français a publié le 7 juillet le rapport au Parlement 2017 sur les exportations d’armement, qui sont, nous le rappelons, à priori interdites « sauf autorisation de l’état et sous son contrôle ». Avec 14Md€ de prises de commande en 2016, le chiffre est certes en dessous des 20Md€ qu’avait annoncé en février dernier le ministre de la défense à l’époque Jen-Yves Le Drian, mais s’inscrit « dans le même ordre de grandeur » que l’année 2015 avec ses « près de 17Md€ de prises de commandes ».
Le rapport de 100 pages souligne que le « secteur clé de la défense …contribue positivement au solde de la balance commerciale de la France en exportant près d’un tiers de son chiffre d’affaires en moyenne… », mais, aussi « à garantir l’équilibre de la loi de programmation militaire [LPM] » comme cela a été le cas avec l’exportation du Rafale vers l’Égypte, le Qatar et l’Inde pour la LPM 2014-2019.
S’il y eu un « changement d’échelle radical » dans les exportations françaises depuis 2015 « c’est aussi grâce à une méthode mise en oeuvre par le ministre des armées associant de façon coordonnée, les autorités politiques, la direction générale de l’armement, les armées et les industriels, rassemblés en une ‘équipe France‘ » explique le rapport, en ajoutant que ce « changement de méthode a abouti à une transformation majeure » en induisant « des comportements et des mécanismes nouveaux, fondés sur une approche plus adaptative et la recherche d’une plus grande cohérence d’ensemble et de vraies synergies entre les industriels – grands groupes, ETI et PME – et les services de l’état, impliqués jusqu’au plus haut niveau de responsabilité ».
Par contre, face à une concurrence particulièrement vive du côté de l’offre et dans la mesure ou il est difficile pour la France de se lancer dans une guerre des prix, il a été essentiel de prendre en compte du mieux possible les besoins et attentes du client « afin d’être en mesure de lui proposer le produit et la réponse contractuelle les plus adaptés ».
En 2016 la France a accepté plus de 200 licences d’export à trois pays : l’Inde (260), l’Arabie Saoudite (218) et la Grande Bretagne (204), et plus de 100 à neuf autres : Emirats Arabes Unis (189), U.S.A. (186), Italie (176), Allemagne (153), Espagne (121), Corée du Sud (108), Singapour (106), Chine (104) et la Turquie (100). Pour voir tous les chiffres, les graphiques et les annexes en particulier qui sont très intéressantes, nous vous invitons à consulter ici le rapport complet.
Le haut niveau d’exportations des années récentes « laisse présager la création de 30 000 à 40 000 emplois sur 10 ans » ajoute le rapport, qui met en lumière les atouts de la France dans le secteur, soulignant que « le label France est synonyme de matériels de qualité, éprouvés au quotidien par les forces françaises engagées sur divers théâtres d’opération. Cela constitue un argument décisif aux yeux de certain partenaires, eux-mêmes engagées en opération… »
Le ministère des armées tient à souligner que ce n’est pas parce qu’il y a une nouvelle personne à sa tête que la dynamique « export » va changer. Dans un communiqué de presse il souligne que « Florence Parly, ministre des Armées, est pleinement engagée à la tête de l’équipe France pour le développement des exportations » et rappel que « jeudi dernier à Bruxelles, la ministre a signé une déclaration d’intention sur la vente de véhicules blindés à la Belgique dans le cadre du programme Scorpion ».