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Woodstock du terrorisme (troisième partie)

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Le colloque qui s’est tenu la semaine dernière à l’assemblée nationale est l’occasion pour FOB de revenir  sur l’opération Serval avec le député Christophe Guilloteau (UMP, Rhône), animateur de l’une des tables rondes. Avec son collègue Philippe Nauche (PS, Corrèze), Christophe Guilloteau a également été le co-rapporteur du rapport parlementaire sur l’engagement de la France au Mali.

Christophe Guilloteau à Kidal au cours de son enquête parlementaire.

Christophe Guilloteau à Kidal au cours de son enquête parlementaire.


 
Dans quel contexte a été réalisé votre rapport sur l’opération Serval ?
 
 
Mon collègue Philippe Nauche et moi-même appartenons à la commission de la Défense nationale. Et parmi nos prérogatives de parlementaires, outre la rédaction de textes de lois, figure le contrôle sur titre et sur pièces des opérations en cours. Les rapports que nous publions font partie intégrante de ce travail de contrôle.
 
Comment vous êtes-vous organisés pour ce travail ?
 
Patricia Adam, la présidente de la commission de la Défense nationale, a souhaité la rédaction de ce rapport dès le 15 janvier, dans les toutes premières heures de l’opération donc. A la suite de ça, nous avons essayé d’évaluer ce qu’avait représenté cet engagement pour la France, mais aussi pour nos partenaires européens ou les pays appartenant à la MISMa. Nous avons fait un bilan des bonnes et des moins bonnes choses. Symboliquement, nous nous étions fixé la date du 14 juillet pour sa remise.
 
Avez-vous obtenu des réponses à toutes vos questions ?
 
 
Nous avons rédigé ce rapport alors que les forces françaises étaient encore très engagées. Il n’empêche : Jean-Yves Le Drian venait toutes les semaines témoigner auprès de la commission de la Défense nationale avec ses cartes et ses réponses ouvertes. On arrêtait les micros quand il nous le demandait, quand on touchait à des domaines trop confidentiels. Nous avons ensuite passé une soirée au CPCO et une journée au CNAO de Lyon Mont Verdun, nous avons enquêté auprès de tous nos partenaires européens, nous avons rencontré les chefs d’état-major français, mais aussi la Dicod pour traiter du volet « information » de l’opération. Nous avons également pu nous rendre sur place au Mali, mais aussi en Côte d’Ivoire au Ghana et au Togo, ce dernier ayant été le premier pays africain à s’engager sur le terrain.
 
Quels enseignements majeurs retirez-vous de cette opération ?
 
 
Nous avons vu que dans un délai relativement court, la France pouvait déployer loin de ses bases un volume de force appréciable, au moment même où elle terminait son désengagement de l’Afghanistan. Bien entendu, cela s’est fait grâce à l’affrètement d’avions civils, l’utilisation des appareils de nos partenaires et grâce aussi au prépositionnement de nos forces en Afrique. Un prépositionnement que certains voulaient abandonner, ce qui n’a pas été fait heureusement… L’autre point que je voudrais souligner, c’est la faculté d’adaptation des soldats français. On était en janvier en France et les hommes qui ont débarqué au Mali ont subi des températures de 45°C, ou même jusqu’à 60°C dans les Ifoghas. Pendant deux mois, ceux qui étaient dans le nord du Mali ont vécu dans des conditions extrêmement dures. Même en Afghanistan il ne faisait pas aussi chaud. Il leur fallait deux choses de première nécessité : de l’eau et des munitions et la logistique de théâtre a joué un rôle essentiel.
 
Quel parallèle faites vous avec l’opération Sangaris en cours en RCA ?
 
 
Pour Sangaris, nous avions des troupes déjà en place dans le pays. Les navires se sont mis en route plusieurs jours avant le lancement de l’opération, il y a eu la mise en place d’une opération logistique dès avant la signature de la résolution de l’ONU. Une fois cette résolution acquise, l’entrée dans le pays a pu se faire en masse. Mais contrairement à ce que nous avons connu au Mali, la capitale Bangui n’est pas une zone sûre, la situation y est chaotique. Il va falloir assurer nos arrières tout en montant dans le nord pour en assurer également la protection…
 
La Commission de la Défense va-t-elle travailler sur Sangaris comme elle l’a fait sur Serval ?
 
Ca ne me paraîtrait pas anormal qu’on le fasse. Si l’opération dure plus de quatre mois, il faudra que le parlement donne l’autorisation au président de la République de maintenir la troupe sur place. Il y aura après-demain (mercredi 11 décembre) une information au parlement, avec l’audition de Jean-Yves Le Drian devant la commission des affaires étrangères et de la Défense et l’opération Sangaris viendra bien évidemment sur le tapis…
 

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