Le journal officiel de l’armée chinoise a publié un éditorial pour le moins intéressant. Et si, depuis les derniers coups de feu échangés avec le Vietnam il y a presque quarante-ans, les militaires ne s’étaient pas endormis, bercés par la paix ? Et si, cette paix était en fait une maladie pour l’armée ? Réponse du journal : il faut se soigner avant que cela devienne incurable.
L’éditorial explique que dans un environnement relativement paisible, l’armée est toujours confrontée au danger d’un relâchement spirituel, et que certains officiers et ainsi que leurs hommes sont enclins à engendrer le relâchement et la paralysie (le rédacteur prend l’exemple de notions comme « soldats de la paix » qui donnent à la vie une « nouvelle saveur » alors que, si un jour la guerre devait éclater, les vivants en payeraient le prix fort). Alors, pour éradiquer le mal qui sévit, les journalistes de l’armée chinoise proposent de réveiller les intentions initiales des soldats et donc de renforcer leur conscience des combats. En clair, que les soldats retournent s’entraîner.
Cet éditorial est à mettre en relation avec le récent mouvement poussé par le Président Xi Jinping qui veut donner à la Chine une armée de premier rang, capable de gagner de guerre, qui préfère renforcer sa technologie et son aguerrissement plutôt que de continuer à se reposer sur ses millions d’hommes en armes. S’adressant au South China Morning Post, le colonel Yue Gang, retraité de l’APL, a indiqué que les traitements allaient bientôt être délivrées par le gouvernement chinois : « Outre la corruption, l’omission de travail est le prochain symptôme clé de la maladie de la paix dans l’armée chinoise qui doit être guérie ». Cette notion d’omission du travail fait référence aux commandants qui sont accusés de créer de fausses données sur la préparation de leurs hommes. D’après Yue, « Le message est clair: les militaires inactifs impliqués dans la falsification seront envoyés devant les tribunaux militaires et punis par la loi, ce qui est nettement plus sévère que les années précédentes. » Pour mettre fin aux falsifications, de nouveaux groupes d’officiers anti-corruptions ont été mis en place pour surveiller les exercices d’envergure. Quand l’armée chinoise aura été « soignée » de ses « corrompus », restera à la soigner de ses « incompétents » : « être un officiel non corrompu ne signifie pas que vous êtes qualifié dans l’armée. » a indiqué Yue au SCMP.
Il est vrai, face à une armée qui combat partout, tout le temps, que pourrait bien faire l’Armée Populaire de Libération de ses millions d’hommes si ils ne sont pas prêts au combat, de ses centaines de navires et milliers de tanks si leurs opérateurs ne les connaissent pas comment leur poche ? Même la « petite » armée française n’a pas à rougir de ses capacités, chez nous les hommes et matériels sont combat proven. Quand les Chinois seront combat proven ou même combat ready, là ce sera une toute autre chose.