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Une visite présidentielle pour renforcer le partenariat de défense franco-suédois

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Innovation, défense et renouvellement du partenariat stratégique bilatéral sont au menu d’une visite d’État du président de la République la semaine prochaine en Suède. 

Illustrer le nouvel élan donné à la relation franco-suédoise, voilà le fil rouge du déplacement d’Emmanuel Macron les 30 et 31 janvier en Suède. Une première depuis plus de deux décennies pour un chef d’État français et l’occasion choisie pour entériner un nouveau partenariat stratégique bilatéral avec le premier ministre suédois, Ulf Kristersson.

Ce partenariat renforcé, acté près de cinq siècles après le premier accord bilatéral du genre, sera notamment axé vers l’innovation « pour des sociétés plus durables, numériques et résilientes », indiquait hier matin l’Élysée lors d’un point avec la presse. Un partenariat accompagné de la signature de plusieurs lettres d’intention dans les domaines du nucléaire civil, de la coopération forestière mais aussi de la défense.

Partenaire de premier plan de l’Union européenne, la Suède est désormais en phase finale d’adhésion à l’OTAN. C’est donc un futur allié dont la force du soutien à l’Ukraine est incontestable mais aussi une puissance régionale qui multiplie les « alertes » face aux velléités croissantes du voisin russe. Autant d’enjeux sécuritaires sur lesquels Emmanuel Macron s’exprimera devant un parterre d’élèves-officiers de l’Académie militaire de Karlberg et de membre de la communauté de défense suédoise.  

Dense et « bidirectionnelle », la relation de défense franco-suédoise s’exprime régulièrement, tant sur le plan opérationnel qu’industriel. Au Sahel, par exemple, où les forces spéciales suédoises furent parmi les premières à s’engager au sein de la Task Force Takuba. Un soutien qui se sera manifesté jusqu’aux derniers instants de l’opération Barkhane, preuve en est du C-130 suédois mobilisé en décembre dernier pour appuyer les militaires français dans un désengagement régional désormais achevé. Elle se poursuit en Baltique, au travers d’une présence navale et aérienne française régulière et des nombreux exercices auxquels les armées prennent part, à l’instar d’Arctic Challenge et de Cold Response

Tout cela ou presque, c’était avant la guerre en Ukraine. Celle-ci « a accéléré la convergence stratégique entre la France et la Suède, que ce soit dans l’appréciation de la menace russe, que ce soit dans le besoin de solidarité entre alliés, et en particulier ceux du flanc Est, ou que ce soit dans le renforcement de la résilience et de l’autonomie des pays de l’Europe dans le domaine de la défense », pointe l’Élysée. 

Avec environ 22 Md€ d’échanges commerciaux par an entre les deux pays, cette séquence s’inscrit également « dans une très forte dimension économique », souligne le cabinet présidentiel. En découle une volonté commune de densifier les liens entre filières nationales et, par là, de « renforcer la base industrielle et technologique de défense européenne » en capitalisant sur le thème partagé – mais exprimé différemment – de l’économie de guerre. Chaque BITD est déjà bien implantée chez l’autre. EURENCO, spécialiste français des poudres explosives et propulsives, est depuis longtemps présent en Suède via son site de Karlskoga. Les sociétés suédoises Saab et Scania sont installées dans l’Hexagone et des fournisseurs réguliers des armées françaises, tandis que Volvo le restera encore quelques temps au travers d’Arquus, entreprise en cours de cession au groupe belge John Cockerill. 

Deux annonces majeures sont à l’agenda. D’un côté, la signature par le ministre des Armées et son homologue suédois d’une lettre d’intention concernant les systèmes de défense sol-air et la surveillance aérienne, segments dans lesquels chaque partie dispose de ses champions : Saab pour la Suède, Thales et MBDA pour la France. Et, d’autre part, Saab et MBDA « devraient signer dans les prochains jours un contrat sur le développement de l’Akeron [MP] », annonce l’entourage présidentiel. Un écho direct au marché attribué en décembre dernier pour progresser conjointement sur de nouvelles évolutions du missile antichar  ? Réponse dans quelques jours. 

Crédits image : ambassade de France en Suède

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