Une nouvelle aventure démarre pour Texelis. Après le succès du Serval et plusieurs victoires à l’export, l’entreprise limougeaude prend pied dans la robotique terrestre par l’entremise du spécialiste estonien Milrem.
Bien connu pour sa plateforme chenillée THeMIS, Milrem Robotics misera notamment sur Texelis pour concevoir une nouvelle génération de robots de combat (RCV) d’un tout autre gabarit. Élevé au rang de partenaire stratégique, Texelis fournira le système de transmission électrique de robots modulaires de la classe 12 tonnes « conçus pour répondre aux exigences de la guerre moderne », commente Milrem dans un communiqué publié ce matin.
« Ces nouveaux RCV seront adaptés afin d’augmenter les capacités opérationnelles des forces armées, leur fournissant une mobilité, une protection sans précédent ainsi qu’une intégration technologique supérieure sur le champ de bataille », ajoute la société estonienne.
Milrem reste discret sur ledit RCV, mais son embryon de définition correspond en tout point à la solution Type-X dévoilée en 2020. Deux versions sont pour l’instant envisagées. L’une de combat destinée à agir en tant qu’ailier d’un char de combat et armée d’un canon de 25 à 50 mm. L’autre, plutôt orientée vers l’appui, intègre un lanceur dimensionné pour tirer les munitions téléopérées Hero-120 et Hero-400EC de l’israélien UVision.
Loin d’être anecdotique, le rôle de Texelis consistera à développer, industrialiser et produire un Tank Electified Drivetrain (TED), une pièce centrale de la chaîne de mobilité. Si elles partent d’une feuille pratiquement blanche pour répondre au cahier des charges de Milrem, ses équipes pourront néanmoins développer ce nouveau champ de compétence en misant sur l’expérience acquise de longue date dans le segment des châssis pour véhicules blindés 8×8.
Pour la partie estonienne, le choix de Texelis « est une étape cruciale dans le développement de la prochain génération de véhicules de combat robotisés. Leur expertise reconnue dans la fourniture de systèmes de mobilité perfectionnés garantira que nos plateformes soient sans pareil dans leur capacité à traverser des terrains complexes et à opérer dans les scénarios de combat les plus difficiles », déclare le PDG estonien, Kuldar Väärsi.
Le partenaire français s’est pour sa part dit « ravi d’avoir été sélectionné par Milrem Robotics, leader mondial incontesté de la robotique et des solutions autonomes », commente son PDG, Jean Vandel. « Monter à bord est une étape stratégique majeure pour nous permettre d’entrer sur le marché des véhicules chenillés, un nouvel univers à ajouter à notre expertise de base. Aux côtés d’un client comme Milrem, la mobilité n’a pas de limite ! ».
La sélection d’un acteur français n’est sans doute pas anodine au vu du contexte. Nombreux sont les pays réfléchissant au char de combat de demain, une capacité majeure que la France et l’Allemagne conçoivent aujourd’hui comme un système de systèmes comprenant au moins une plateforme robotisée d’accompagnement. Que celle-ci se matérialise au travers du programme franco-allemand MGCS ou d’un autre effort, se positionner dès maintenant auprès de l’éventuel client français n’a donc rien d’illogique.
Crédits image : Milrem Robotics