L’optimisme est à nouveau de mise pour les acteurs de la dissuasion nucléaire française. Hier, vers 10h28, la Direction Générale de l’Armement a effectué avec succès un nouveau tir d’essai de missile balistique M51 au départ du centre d’essais de Biscarosse. Une excellente nouvelle donc pour la DGA et les forces stratégiques françaises, mais aussi et surtout pour Airbus Defence & Space, en charge du programme M51.
Succès complet pour le 7ème tir d’essai du missile balistique M51
Suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens de la DGA, dont le BEM Monge, le missile a fini sa course nominalement dans l’Atlantique Nord, à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte.
D’après le ministère de la Défense, « ce tir entre dans le cadre du développement de la nouvelle version du missile M51 inscrit dans les objectifs de la loiLoi de Programmation Militaire 2014-2019. »
Le M51 est un missile balistique de nouvelle génération conçu pour remplacer graduellement, depuis 2010, les missiles M45. Chaque missile peut transporter de 6 à 10 têtes TN 75 à capacité de « mirvage » (Multiple Independently targeted Reentry Vehicle). Les TN 75 sont elles-mêmes appelées à être remplacées par la nouvelle « Tête nucléaire océanique » (TNO) dés cette année. La TNO aurait une capacité de frappe équivalente, voire supérieure à celle des TN 75 : 150 kilotonnes.
Le M51 est propulsé par un moteur à trois étages directement dérivé des boosters à propergol solide de la fusée Ariane 5. Bien qu’étant logiquement classifiée, la portée de tir serait néanmoins comprise entre 8000 et 10 000 km.
Actuellement, seuls deux SNLE de nouvelle génération (« Le Vigilant » et « Le Triomphant ») en sont équipés, mais l’ensemble de la force océanique stratégique devrait en être équipée à l’horizon 2020, à hauteur de 16 missiles par bâtiment.
Programme stratégique s’il en est, la dissuasion nucléaire française mobilise une filière comprenant plus de 450 industriels français, dont un quart sont des PME ou des TPE.
Nul doute que ce succès saura rassurer une ifilière mise sous tension depuis l’échec du tir d’essai précédent qui avait abouti, en mai 2013, à l’autodestruction d’un M51 peu après son lancement à partir du SNLE « Le Vigilant », depuis la baie d’Audierne dans le Finistère.