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Serval : Relève d’Etat-Major à Bamako

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EM BamakoL’Etat Major de Force 3 (EMF3) de Marseille va débuter en cette fin de semaine la relève de l’Etat Major de l’opération Serval au Mali (EMF1). Les personnels de l’EMF 3 formeront tout au long de l’année 2014 le cœur de l’état-major de Serval, assurant sa propre relève, à mi-mandat, soit dans 6 mois. 40 personnels de l’EMF de Marseille qui se sont entrainés depuis juin / juillet dernier, assureront le fonctionnement de l’Etat major qui a été redimensionné suite à la baisse de la présence française. L’Etat-Major de Serval est dorénavant de niveau tactico-opératif et regroupé à Bamako, avec une émanation à Gao. Arrivé le 30 novembre, l’EMF prendra la relève officiellement le 4 décembre. Les marseillais devront prendre le train en route des opérations qui continuent sur place et assurer la déflation d’effectifs tout en assurant la les synergies avec les 5000 soldats de la MINUSMA et l’armée malienne. La présence française doit passer de 2800 soldats présents aujourd’hui à 1000 soldats début 2014, tout en conservant la cohérence de son dispositif.
 
Des EMF hautement employés
 
Peu connus, les Etats-Majors de Force sont pourtant un pion fondamental des capacités C2 (Commandement et Contrôle) militaires françaises. Dotés de capacités globales bien supérieures à celles des états majors de brigade; conçus pour mener des opérations de niveau division (plusieurs brigades), les EMF offrent des fonctions cohérentes et développées, immédiatement projetables, comme la planification et la conduite des opérations interarmées ou multinationales, des capacités de renseignement ou d’appréhension de l’environnement particulièrement poussées (opérations d’influence…). Bref, des fonctions dont ne sont pas dotées les états-majors organiques. « L’EMF a un aspect couteau suisse, adaptable à toutes les guerres et répond au contrat opérationnel du Livre Blanc » expliquait le commandant de l’EMF3, le général Philippe Pontiès à une délégation de journaliste ce lundi. Ce qui explique que ces EMF soient très sollicités: pour les opérations (Liban, Afghanistan, Mali…) ou pour les exercices : Guibert, Gulf Falcon au Qatar ou encore Iron Triangle avec les britanniques dès la semaine prochaine, qui verra la projection de 60 personnes de l’EMF3 en Cornouailles…, voire des activités d’animation et de certification d’autres Etats-Majors. 2014 sera donc une année de projection pour l’EMF3, qui, à tour de rôle avec l’EMF1 de Besançon, assure une année de préparation et d’alerte et une année de projection. Même l’année dernière où l’EMF3 était en préparation opérationnelle, 30% de ses effectifs étaient projetés. Ils vont passer à plus de 80% l’année prochaine, alors que l’EMF de Besançon va lui passer en année de préparation et d’alerte.
Or, la préparation opérationnelle est primordiale : « 90 jours d’entrainement par an et par homme constitue le seuil en deçà duquel on ne peut pas aller sans remettre en cause la qualité » assure le général Pontiès. Des EMF en surchauffe ? Constitué de 350 personnels, le fort taux de projection (pas loin de 30% en année de préparation alors que ce taux doit-être de 20%) est compensé par un recours important à la réserve « un moyen d’assurer la permanence de l’Etat-Major » explique le commandant de l’EMF3. 70 officiers réservistes assurent des mandats de trois mois à l’EMF3.
Ce sur-engagement des EMF s’explique aussi par la dissolution de deux EMF sur les quatre que comptait l’armée française il y a quelques années. Et même si le cœur des compétences et certains personnels des EMF dissouts ont été reversés dans les EMF restants, reste aujourd’hui que les deux EMF de Marseille et Besançon, jouant en alternance, sont hautement employés.
 
« Ce système à deux temps des EMF fonctionne bien, mais nous n’avons plus de gras, que du muscles et des os. Aujourd’hui, on ne peut pas tailler dans ce muscle sans revoir à la baisse nos ambitions » prévient le général commandant l’EMF3. L’armée britannique, qui a complètement abandonné son système état-major de niveau Division après l’Irak s’en mord aujourd’hui les doigts, ayant perdu de nombreuses compétences sur des fonctions transverses (logistique, renseignement…) et vient aujourd’hui taper à la porte des français pour tenter de les récupérer…
 

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