Ce mercredi matin, à l’issu d’un conseil de Défense qui réunissait le Président de la République, le Premier Ministre, les ministres de la Défense, de l’Intérieur, de l’Économie, des Finances et les principaux représentants des forces armées, le Président François Hollande a annoncé d’importantes mesures qui prennent en compte l’évolution des menaces que connait la France depuis les attentats de janvier.
Premièrement, l’opération Sentinelle de sécurité intérieure est maintenue mais ses effectifs se stabilisent. Dans la semaine qui a suivi les attentats de Paris, début janvier, près de 10.000 militaires ont été déployés dans les rues. Dorénavant, ce sont 7.000 soldats qui seront mobilisés de façon durable.
Sur le plan extérieur, les trois grandes opérations en cours (Chammal en Irak, Barkhane au Sahel et Sangaris en Centrafrique) vont continuer. Le Président a rappelé que, en plus de protéger les populations locales dans le cadre de résolutions des Nations Unies, elles participent également à la sécurité nationale.
Le Président a également évoqué l’augmentation, dans les années à venir, des capacités de défense de la France, notamment dans les domaines de l’aéronautique, de la cyberdéfense et du renseignement. Pour ce faire, les 31,4 milliards d’euros promis à la Défense lui seront bien intégralement accordés. Pour les 4 années qui viennent, une Loi de programmation actualisée (mettant à jour la LPM de 2013 [période 2014-2019]) sera présentée le 20 mai en Conseil des Ministres et prévoira de dégager 3,8 milliards supplémentaires sur ces 4 années. Ces crédits sont issus, entre-autre, des économies réalisées au sein même du ministère. Une partie de cette somme servira aux frais de personnels qui seront plus importants que ceux prévus par la Loi de programmation militaire. En effet, selon celle-ci, plusieurs dizaines de milliers d’emplois allaient disparaitre au sein des Armées. Mais les tragiques évènements de janvier et leurs conséquences ont amené le gouvernement à revoir ses plans. En effet, vu le nombre de soldats qu’il est nécessaire de déployer sur le territoire national et sur les théâtres d’opérations extérieurs, les Armées ne peuvent plus se permettre de se séparer d’autant de leurs personnels. Plus de la moitié des postes qui étaient appelés à disparaitre vont demeurer et vont donc nécessiter des fonds qui avaient été réallouer autre part.
Pour ce qui concerne les acquisitions de matériel, en assurant que le ministère de la Défense disposera bien de son budget « sans aucun appel à des ressources extérieures », le Président semble annoncer la fin du projet, prôné pendant un temps par le ministre de la Défense, de sociétés de projet qui, financées par l’État, devaient acheter certains matériels lourds (frégate, A400M), pour ensuite les relouer aux Armées.
Il est agréable de constater que, contrairement à d’autres pays européens, la France ne néglige pas sa politique de défense et de sécurité. Espérons que cela dure…