LOADING

Recherche

Restructurations : des décisions schizophrènes

Partager
L'adorable ville de Châlons-en-Champagne va subir une suppression de 2000 emplois publics. Mais la Corrèze est sauve!

L’adorable ville de Châlons-en-Champagne va connaitre une suppression de 2000 emplois publics. Mais la Corrèze est sauve!


Retour sur l’annonce des restructurations 2015
Pas de discours cette année, mais un simple communiqué, diffusé mardi. Sans surprise les déflations impactent fortement l’armée de terre, qui supporte près de la moitié de ces suppressions de poste : 3500 sur les 7500 au total. Un drame pour la ville de Châlons-en-Champagne, qui voit un régiment dissout (le 1er RAMa), un État Major et une compagnie de commandement et de transmission, alors que simultanément elle devrait perdre son statut de capitale régionale. Soit une suppression brutale de 2000 emplois. Un drame. Le 126ème Régiment d’Infanterie de Brive-la-Gaillarde, lui est sauf. Initialement prévu pour être la victime des dissolutions, il se trouve en Corrèze, les terres d’un certain François Hollande. Pas touche donc !
C’est la Marine qui s’en sort le mieux, qui sous un descriptif très ronflant, perd le Commandement de la marine (COMAR) à Strasbourg… qui n’est autre qu’un bureau de recrutement de 5 personnes!
En accord avec le Livre Blanc, l’armée de terre va perdre une brigade, c’est pourquoi, l’État Major de la 1ère brigade Mécanisée est supprimé. Sans réelle surprise.
A terme, à l’horizon 2019-2020, l’armée de terre affichera 7 brigades et 66 000 combattants, soit grosso modo le nombre de supporters qui sont attendus au match Lens-PSG ce soir au stade de France.
 
Pour le reste, les autres mesures relèvent plus d’un aménagement capacitaire
La suppression des sections de reconnaissance régimentaire (SRR) dans l’ensemble des régiments d’infanterie, tout comme la fin des escadrons d’éclairage et d’investigation (EEI) pour la cavalerie, s’inscrivent dans une réorganisation profonde de la fonction reconnaissance des forces. Cette fonction « Reco » devrait devenir commune (formation, entrainement, mise en commun des moyens…) et produire des unités à dominante cavalerie. Ces unités, baptisées Escadrons de Reconnaissance et d’Intervention (ERI) devraient voir le jour dès 2015 et fourniront la fonction reconnaissance des GTIA qui seront déployés en opérations. Sept escadrons sont prévus à ce jour. Pas de pertes capacitaires donc.
Pareil pour le Génie, qui va voir ses moyens spécifiques regroupés dans un régiment spécialisé.
 
Et la suite ?
Reste que le général Bosser, Chef d’État Major de l’Armée de Terre (CEMAT) se trouve dans une impasse. Car l’armée de terre doit continuer à couper dans la masse jusqu’à 2019. Impossible sans remettre en cause les capacités opérationnelles de l’armée de terre…
 » Les économies générales à réaliser, notamment en effectifs, ne permettront pas d’atteindre la cible 2019  » a-t-il confié à mon confrère et ami Olivier Berger de la Voix du Nord (lire ici son interview). Traduction : le modèle de l’armée de terre dessiné en 2008 est inatteignable en 2019… il faut donc le revoir. Le nouveau CEMAT planche donc sur un nouveau format qu’il devrait présenter au Ministre et au Chef d’État Major des Armées vers la Toussaint. Ce projet, une fois validé, devra être décliné dans les détails pour voir où couper, alors qu’il n’y a plus de gras… Un véritable casse tête, l’armée de terre n’ayant jamais été autant sollicitée. L’opération Barkhane dans la BSS va durer sur un territoire grand comme 10 fois la France, Sangaris en RCA n’est pas encore au bout de ses peines. Tandis qu’entre ces deux opérations, une nouvelle menace apparaît, celle de Boko Haram, avec le risque d’une déstabilisation régionale… Sans même évoquer la Libye, véritable lieu de thalasso pour djihadistes en tout genre… ou l’Irak et la Syrie avec Daesh. Des menaces grandissantes alors qu’en France, l’armée de terre est priée de se séparer de 2 à 3 régiments encore d’ici 2019… Incompréhensible ! »

Tags: