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Respirez, vous êtes filmés…

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La Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency) est l’agence de recherche du Pentagone créée en 1958, en réaction à la mise sur orbite du satellite Spoutnik par l’union soviétique l’année précédente. L’agence est une petite entité à l’échelle américaine : 240 personnes seulement, dont une centaine de scientifiques de haut vol. L’agence se veut flexible, réactive, sans cloisonnement. Un véritable laboratoire d’idée doté d’un solide budget (3,2 milliards de dollars) pour irriguer l’industrie américaine et faire germer les bonnes idées de demain.

 

Parmi les nombreuses pistes explorées, la DARPA consacre depuis plusieurs années de larges efforts à la détection des personnes derrière les murs. La méthode que l’on peut qualifier maintenant de « traditionnelle » est celle utilisant un radar doppler. A l’instar des modèles utilisés dans les avions de combat, le radar doppler ignore les objets immobiles et accroche au contraire tous les mobiles. Appliqué aux individus, un tel matériel permet de détecter une personne par le seul mouvement de sa cage thoracique, lié à la respiration. Le système AN/PPS-26 SSTW (Sense Through The Wall) développé par Raytheon et L3 avait été présenté au salon AUSA 2010 : tenu à la main, à la manière de Sigourney Weaver pistant son Alien préféré dans les coursives du Nostromo, le SSTW permettait de détecter les individus derrière les murs et les cloisons pas trop épaisses, mais avec une portée et un pouvoir discriminant très limité. D’autres appareils, comme le système Eagle de TiaLinx sont venus compléter l’offre et ont été déployés pour expérimentation en Irak et en Afghanistan. Ils ont été utilisés pour la fouille de bâtiments, la recherche de caches d’armes et la détection des IED enterrées.

 

Cette première étape franchie, la DARPA ambitionne maintenant de développer des systèmes de reconnaissance biométriques de plus en plus fins et dotés d’une plus grande portée. Avec toujours en ligne de mire des applications possibles pour les opérations en zone urbaine. L’idée mise en avant est d’utiliser maintenant les battements cardiaques non seulement pour repérer les individus, mais aussi pour les identifier au milieu d’un groupe grâce à leur « signature cardiaque ». Une autre ambition est de développer un système capable de dresser en temps réel le plan d’un bâtiment avec ses différentes pièces et ses occupants, simplement en le survolant ou en passant devant en voiture. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et que l’on a le budget qui va bien, malgré toutes les coupes annoncées au Pentagone ?

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