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Recrutement : satisfaction mesurée de l’armée de Terre…

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Les recruteurs de l’armée de Terre sont contents : les chiffres sont globalement satisfaisants, même si des progrès restent à faire. Depuis la mise en place de la professionnalisation, au milieu des années 90, l’armée de Terre est devenue une « armée de flux ». Quatre phases rythment la vie des EVAT (Engagé Volontaire de l’Armée de Terre) : recrutement, formation, avancement et reconversion, après une moyenne de sept ans passés sous les drapeaux. Un effort constant  de recrutement est donc nécessaire pour alimenter la machine. Ces besoins se chiffrent en 2013 à 10000 EVAT âgés de 18 à 24 ans.

Un des chiffres essentiels pour quantifier l’attrait exercé par le métier des armes est le taux de sélection. Un taux égal à 1 se traduit par un seul candidat par poste à pourvoir. Pas terrible pour réaliser une bonne sélection.  Un taux élevé est au contraire synonyme de sélection élevée, avec à la clef des profils intéressants. En 2009, le taux de sélection était de 2 : deux candidats par poste. Il est aujourd’hui à 2,7. Bien mais peut mieux faire indique-t-on boulevard St Germain, qui vise un taux de 3. Il faut préciser que l’armée, qui compte 72% de « contractuels » dans ses rangs, est indirectement aidée par ses besoins en baisse cette année : 10000 recrutements cette année contre 15000 en 2009. A nombre de candidat constant, le taux de sélection augmente mécaniquement.

Mais avant même que commence le processus de recrutement, il faut accrocher le jeune public. Hors là aussi les chiffres sont incontournables : pour ce même recrutement de 10.000 personnes, l’expérience montre qu’au départ, il faut qu’environ 120.000 jeunes (environ un tiers d’une classe d’âge) prennent l’initiative de contacter l’armée. Après ce premier pas, un quart d’entre eux seulement iront au bout de leur démarche et déposeront un dossier de candidature.

L’armée est aidée par la conjoncture et un niveau de chômage très élevé même si, précise-t-on au ministère, « moins de 10% des recrutés en 2012 étaient au chômage ». Il n’empêche : la peur du chômage est sans doute un puissant catalyseur pour les jeunes quittant le lycée ou l’université. D’autant que l’offre de l’armée de Terre n’est pas ridicule : un jeune EVAT touche 1200 euros net par mois et il est nourri et logé. L’armée de Terre fait toutefois face à de sérieux obstacles : d’abord, ce qui joliment appelé  « l’effet répulsif » de l’Afghanistan. Après avoir sans nul doute contribué à « vendre » les armées, les combats en Asie Centrale ont eu ces deux dernières années un effet inverse. Lassitude et danger ont fini par l’emporter sur le parfum d’aventure à la Joseph Kessel. Non seulement auprès des EVAT potentiels, mais aussi et surtout auprès de leurs « prescripteurs » (famille, parents, amis etc.). Le métier de combattant, c’est de l’aventure et de l’adrénaline, mais c’est aussi des contraintes et des larmes… Une réalité de moins en moins bien appréciée à son juste niveau par une société civile de plus en plus coupé du monde militaire : les jeunes EVAT d’aujourd’hui commencent à être les enfants de parents n’ayant pas connu le service militaire.

Autre handicap auquel fait face l’armée de Terre, la fermeture des régiments implantés localement. Avec comme exemple emblématique la région Nord, bassin naturel de recrutement ayant perdu de nombreux régiments. Terminons ce tour d’horizon rapide avec le taux de dénonciation des contrats. En 2009, ce taux atteignait 30% pour les EVAT. Près d’un  jeune soldat sur trois choisissait de quitter l’institution et de dénoncer son contrat dans les six premiers mois de son engagement. « Une caractéristique de la jeunesse actuelle, un taux de dénonciation comparable à celui existant dans la restauration ou le bâtiment » se rassure l’armée de Terre. Celle-ci est toutefois satisfaite de constater que, là aussi, les choses s’améliorent avec un taux réduit à 23% en 2012. Un autre effet de la crise économique ?

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2 Commentaires

  1. Hughydu13 4 mars, 2013

    « les jeunes EVAT d’aujourd’hui commencent à être les enfants de parents n’ayant pas connu le service militaire. »: considérant qu’un EVAT s’engage au minimum à 17 ans, cette assertion part du principe que ses parents l’ont mis au monde eux-mêmes à environ 17 ans (1996+17=2013), ce qui n’est quand même pas encore la norme…

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