Le record du tir longue distance redevient français ! Sur le camp de Canjuers, dans le sud de la France le 29 octobre 2016 à 17h30, heure à laquelle la visibilité est parfaite l’effet « mirage » disparaissant avec le refroidissement progressif de l’air, l’adjudant Benjamin du 4e Régiment de Chasseurs (4 RCh) tire 12 cartouches en 10 minutes dont trois atteignent une cible de 1,9 x 1,28 m placée à 4 150 m, pulvérisant au passage le précédent record de 4 005 m établi par un tireur finlandais en août dernier.
Cela revient, pour vous donner une idée, à atteindre un paquet de cigarettes sur la longueur du porte-avions Charles de Gaulle (261,5m), la grosse différence étant que sur un tir de 4 150 m « un clic de 0,1 millième sur la lunette modifie le point d’impact de près de 50 cm », précise le 4 RCh. À l’image du record établi en 2015, ce tir aura nécessité une préparation extrêmement minutieuse basée sur de nombreux paramètres, tels l’hygrométrie, la direction du vent, les conditions météorologiques, réverbération, pression atmosphérique, et effet de Coriolis*
Ce résultat n’est également rendu possible qu’à travers l’utilisation d’un matériel entièrement customisé. L’arme utilisée est une calibre .408 Cheytac (10,3 mm) conçue en partenariat avec l’atelier d’armurerie vauclusien Armeca, basé à Sérignan du Comtat. La lunette est une Vortex Razor HD GEN 2 (4,5-27×56) avec montage inclinable (fabriqué sur mesure par Fabrice Clément); l’action est un LAWTON 8000 et le canon un LOTHAR WALTHER (32 pouces de 8 rayures au pas de 13)
Pour atteindre ce niveau de performance, l’adjudant Benjamin a également sélectionné personnellement les éléments entrant dans la composition des munitions utilisées, à savoir des ogives 419 grains Cheytac (projectile monométallique), de la poudre VIHTAVUORI N570, des amorces Fédéral GM 215M et des étuis BERTRAM.
*L’effet de Coriolis sur la trajectoire d’un projectile est une conséquence de la rotation de la terre, en raison de laquelle une cible » stationnaire » n’est pas vraiment immobile comme nous l’estimons normalement, mais se déplace constamment. En conséquence, le point de la cible vers lequel le projectile a été dirigé se sera déplacé d’une petite distance (relativement par rapport à l’arme) pendant le temps où le projectile est en vol. Dans ce sens, la correction pour compenser l’effet de Coriolis est semblable à l’anticipation exigée pour atteindre une cible mobile.
Nous remercions tircollection.com pour cette explication et nous vous invitons a vous rendre sur http://www.tircollection.com/t210-petit-cours-de-balistique-sur-les-armes-a-feu-1er-partie pour plus d’explications sur ce paramètre ainsi que les autres.