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Que sont devenus les derniers chars de combat belges ?

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Avec la retraite annoncée des Leopard 2A4NO norvégiens survient une question essentielle: que faire d’une flotte de chars de combat désormais obsolètes ? La Belgique est l’un des rares exemples récent de retrait complet d’une telle capacité. Entre les dons, les reventes et la ferraille, que sont devenus les derniers Leopard 1A5 belges ? 
 

Le Leopard 1A5 lors de d'u dernier battlerun à Bergen-Hohne, en Allemagne (Crédit photo: Mindef/ Jürgen Braekevelt)

Le Leopard 1A5 lors de d’u dernier battlerun à Bergen-Hohne, en Allemagne (Crédit photo: Mindef/ Jürgen Braekevelt)


 
Après 47 années de bons et loyaux services, les 83 Leopards 1A5 belges restants sur les 334 acquis initialement ont été sortis du service actif en septembre 2014. Hors de question, alors, de les mettre sous cocon dans un arsenal, la Belgique ayant décidé en 2003 de s’en séparer au profit d’une nouvelle capacité d’appui feu composée de Piranha 3b DF90 et DF30. Les chiffres avancés à l’époque faisaient alors écho de 48 chars mis en vente, 24 devant être exposés et 11 désignés pour servir de cible.
 
Quatre ans plus tard, la ligne esquissant ce dénombrement ne semble plus aussi nette. Si les chiffres se confondent, quelques certitudes subsistent néanmoins quant aux destinées des véhicules. À commencer par le volet « revente », dont le processus est réservé aux firmes certifiées et l’attribution soumise à l’aval du pays producteur, l’Allemagne. Sur l’ensemble des chars admis à la vente, vingt-deux, de même que cinq modèles d’entraînement et des pièces de rechange ont été vendus à l’industrie « dans le cadre d’un appel public à candidature avec de stricts critères de sélection », annonce le ministre de la Défense belge Didier Reynders dans une réponse au député libéral Gautier Calomne. L’heureux élu n’est nul autre que la société polonaise TDM Electronics, basée à Kopana (30 km au sud de Varsovie).
 
Fondée en 2006, cette entreprise s’est spécialisée dans la réhabilitation et la revente de matériel militaire, à destination de collectionneurs et d’institutions culturelles. Du système de missile sol-air 2K11 Krug au chasseur Su-22M, en passant par les pièces détachées et les vêtements, TDM a su profiter de l’effondrement du bloc soviétique pour se constituer un véritable arsenal. Un amoncellement d’antiquités qui rapporte car, si TDM Electronics a dû débourser un peu plus de 315 000€ pour acquérir les chars belges, elle a pu également entrevoir une solide plus-value sur leur revente, complète ou en pièces détachées. Ainsi, le prix d’un Leopard 1A5 en état de marche plafonnait à 23 000€ en 2016.
 
Le reste du parc a reçu une autre affectation, notamment via « une valorisation en tant que mitraille ». Cette étape de démilitarisation et de recyclage par l’industrie aura permis un retour moyen de 4.955,67€ par char, explique le ministre de la Défense. Un montant calculé sur base de la destruction par l’industrie de 42 épaves entre 2012 et 2016. Le sort des chars « cibles » reste quant à lui inconnu mais on peut raisonnablement supposer qu’ils doivent aujourd’hui fleurir sur les polygones de tir des camps de Marche, d’Elsenborn ou d’Arlon. Au grand bonheur, entre autres, des tireurs de Piranha et des équipes Spike-LR.
 
Reste, enfin, une poignée de chars appelés à figurer, après démilitarisation, dans certains lieux d’exposition et lors de manifestations culturelles. Ceux-là vivent à présent une retraite paisible dans l’un ou l’autre musée ou à l’entrée d’un quartier militaire. Quelques rares exemplaires restent malgré tout en état de marche. C’est par exemple le cas d’un Leopard 1A5 sorti en 2016 de son cocon du CCR&A* de Rocourt et confié à l’organisation en charge de l’évènement Tanks in Town, organisé chaque année à Mons (Hainaut). C’est à ces quelques récifs culturels qu’incombe maintenant la difficile tâche de rappeler aux générations futures qu’un jour l’armée belge disposa d’une réelle capacité blindée lourde.
 
 
*Centre de Compétence du Matériel Roulant et Armement

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