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Pologne: priorité à la coopération et aux achats

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« L’ampleur des menaces résultantes de la politique agressive de la Russie n’a pas été évaluée adéquatement dans le passé ». C’est en ces termes que le ministre de la Défense polonais Antoni Macierewicz justifiait le 23 mai la publication du « Concept of Defence of the Republic of Poland » définissant les contours de l’armée polonaise pour les 15 prochaines années.
 

(Crédit photo: Ministère de la défense de Pologne)

(Crédit photo: Ministère de la défense de Pologne)


 
Bien qu’ayant déjà tenté l’expérience par deux fois dans le passé, il s’agit du premier livre blanc basé sur « des postulats réalistes concernant notre environnement de défense », explique Macierewicz. Si la structure en cinq branches* de l’armée polonaise ne changera pas, l’accent sera mis sur les forces de défense territoriale. Cette force paramilitaire, constituées de civils dont la formation a démarré en 2016, devrait être composée de 50 000 militaires d’ici 2022.
 
Destinée principalement à répondre à la « menace russe ressentie dans le pays », expliquait Macierewicz en juin 2016, cette force sera répartie à hauteur d’un bataillon par voïvodie (région) et deux bataillons pour la voïvodie de Mazovie, dont Varsovie est le chef-lieu.
Elle agira en coordination étroite avec les forces conventionnelles en tant qu’infanterie légère, et se spécialisera notamment dans le combat asymétrique et dans le soutien des opérations de crise. La Pologne continuera également à s’appuyer sur de précieux partenariats militaires, en particulier avec l’OTAN, les États-Unis et l’Allemagne.
 
Mais le développement d’une armée polonaise moderne doit nécessairement passer par la case « acquisitions », pour lesquelles la Pologne entend se doter de nouveaux outils financiers et opérationnels qui « aideront à rendre le processus de planification plus réaliste »… et à éviter de nouveaux couacs, à l’image du contrat avorté avec Airbus Helicopters. La « liste de courses » polonaise mentionnée dans ce document occulte d’ailleurs toute mention d’hélicoptères à l’exception du programme « Kruk » d’achat d’hélicoptères de combat. Entre autres acquisitions, la Pologne confirme à nouveau l’achat de drones terrestres et aériens, et de systèmes de missiles de défense aérienne au travers des programmes Narew et Wisła. Le livre blanc polonais mentionne en outre le développement d’une nouvelle génération de chars de combat et de systèmes d’artillerie « éventuellement à travers une coopération internationale » soutenue par une industrie domestique arrivant doucement à maturité.
 
Malgré des dépenses militaires à la baisse en 2016 (9,7Md€), la Pologne reste le cinquième « meilleur élève » de l’OTAN, avec pile 2% de son PIB consacrés à la défense. Pour soutenir cet ambitieux programme d’achats, Varsovie devra donc renverser cette tendance afin d’atteindre « un objectif minimum » de 2,5% d’ici 2030, ou un effort budgétaire d’au moins 2,4Md€.
 
 
 
*Marine, armée de l’Air, armée de Terre, Forces spéciales et Force de défense territoriale

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