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Opération Ωmega

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Il y a les blessures apparentes, et puis celles qui ne se voient pas : les blessés invisibles, « psychiques » ; 80% de ces derniers souhaitent quitter l’armée et retourner à la vie civile. Au 1 octobre 2015 l’armée de terre française comptabilisait plus de 500 blessés psychiques en congé de maladie longue durée. L’importance de ce nombre a conduit au lancement au printemps 2015 de l’opération Ωmega pour réinsérer dans la vie civile, sociale et professionnelle ces hommes et ces femmes fragilisés.

Le Lt. colonel Thierry Maloux, chef du CABAT (Cellule d’aide aux blessés de l’Armée de Terre) explique qu’à ce jour 13 personnes sont actuellement immergés dans des entreprises aussi diverses que Carrefour, Décathlon, Michelin, Thales, Aéroport de Paris, entre autres, et que deux ont déjà signé des CDI (contrats à durée indéterminé, l’un avec Nexter et l’autre avec Michelin). Un troisième CDI sera signé d’ici quelques semaines.

Pour le colonel Maloux Ωmega doit permettre aux blessés d’acquérir des outils de la reconversion, de conquérir et fidéliser des entreprises, finalement d’aboutir à des embauches. « Un militaire a des qualités de résilience, d’audace, d’endurance, de travail en équipe, de loyauté qui sont autant de qualités recherchées par les entreprises », explique-t-il. Pour l’entreprise le blessé participe par sa qualification de travailleur handicapé (RQTH) à la valorisation des 6% des ressources humaines RQTH imposé par la loi.

Ces derniers mois ont servi à définir un processus normé qui d’ici à la fin de l’année doit prouver son efficacité pour pouvoir être transposé à une échelle ministérielle adossé à un vivier pérenne d’entreprises.

Alors comment ça marche ?

Après constatation de la blessure et les soins, le blessé est évalué par les médecins ainsi que les référents du CABAT qui l’aident à identifier ses compétences professionnelles et à établir un CV.

Puis, le pôle de reconversion du CABAT entre en contact avec la DRH (direction des resources humaines) d’une entreprise dans laquelle des postes adéquats sont identifiés avant une rencontre entre les candidats potentiels et les entreprises. Après une phase d’expérimentation au sein de celle-ci, une convention d’immersion est établie pour chacun des blessés retenus qui feront un stage d’un minimum d’un mois et un maximum d’un an. Durant toute cette période, le blessé est protégé par le code de la défense et par le certificat médical de réadaptation professionnelle. Il demeure sous contrat militaire et sera rémunéré par le ministère de la Défense. Si le blessé a besoin d’aide pour financer les frais éventuels liés à l’immersion, pour être héberge par exemple, c’est Terre Fraternité qui lui viendra en soutien.

Guy Martin, chef 2 étoiles du restaurant Grand Véfour à Paris, Alex, le général Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris,  et le général Bernard Thorette, président de l'Association Terre Fraternité

Guy Martin, chef 2 étoiles du restaurant Grand Véfour à Paris, Alex, le général Bruno Le Ray, gouverneur militaire de Paris, et le général Bernard Thorette, président de l’Association Terre Fraternité

Dans cette photo,  Alex, blessé deux fois, ancien citernier,  chez qui le CABAT a identifié un futur grand pâtissier. Son profile ayant intéressé le chef Guy Martin, ce dernier a guidé les premier pas d’Alex dans son nouveau métier. Alex a sa place aujourd’hui à l’école française de gastronomie Ferrandi et projète par la suite de retrouver une partie de ses racines familiales en ouvrant une patisserie à Bangkok.

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