Le NH90 s'en va-t-en-guerre

2012 devrait être l’année du NH90. Le nouvel hélicoptère de transport, dont l’armée de terre française commence à percevoir les siens, devrait connaitre dans les mois qui viennent son baptême du feu, en Afghanistan. Et c’est sous les couleurs italiennes que l’hélicoptère de manœuvre NH90 version TTH devrait pour la première fois être engagé sur un théâtre d’opérations. Rome doit envoyer quelques machines (sans doute trois hélicoptères, qui remplaceront trois EH101) à Hérat, dans le RC-West (commandement régional ouest) dès le mois de mars. Ils seront mis en œuvre par la Task Force italienne Fenich de l’aviation légère de l’armée de terre italienne (AVES) Rigel. L’Italie dispose aujourd’hui de 18 hélicoptères NH90, livrés depuis 2006.

Les NH-90 allemands devraient suivre de quelques mois sur le théâtre afghan et être déployés d’ici la fin de l’année. Berlin vient de passer commande à Cassidian de systèmes de soutien et de préparation de missions EUA (Einsatz-Unterstützungsanlage) à cet effet.

Les NH90 allemands auront pour mission l’évacuation sanitaire des blessés en opérations (Forward Air Medical Evacuation) et seront spécialement équipés dans cet objectif de kits adaptés, permettant de prodiguer les premiers soins dans l’hélicoptère (voir photo). Le premier hélicoptère de transport à commandes de vol électriques sera déployé en binôme avec les hélicoptères de combat Tigre qui assureront leur protection. Les Tigres allemands doivent arriver sur le théâtre afghan en octobre prochain. Berlin renforce donc considérablement son pôle hélicoptère en Afghanistan. Bien qu’ayant sur place quelques CH-53, l’évacuation médicale des soldats allemands repose aujourd’hui essentiellement sur les Black Hawk américains.

La France utilise, elle, ses hélicoptères de combat Tigre en Afghanistan depuis 2009 ainsi que des EC-725 Caracal pour les missions Evasan (évacuation sanitaire).

Reste à savoir si ce calendrier prévisionnel sera respecté. L’heure est plutôt au désengagement en Afghanistan. Et l’insécurité dangereusement galopante sur place pourrait venir hâter le retrait. A la différence de Paris et Washington, ni Rome, ni Berlin n’ont encore précisé de calendrier de retour de leurs forces.