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Nexter et le consortium PILUM plancheront sur l'artillerie européenne de demain

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Un prototype de canon électromagnétique conçu par l'ISL (Crédits: ISL)

Un prototype de canon électromagnétique conçu par l’ISL (Crédits: ISL)


 
Nexter, de même que huit industriels et instituts de recherche, ont été retenus par l’Agence européenne de défense (AED) pour plancher sur le système d’artillerie de demain. Réunis au sein du consortium PILUM (Projectiles for Increased Long-range effects Using Electro-Magnetic railgun), ceux-ci démontreront que « le canon à rails électromagnétique dispose du potentiel suffisant pour créer une rupture technologique dans l’appui d’artillerie à longue distance ».
 
Coordonné par l’Institut franco-allemand de Saint-Louis (ISL), PILUM sera piloté au niveau industriel par les deux intégrateurs systèmes, Naval Group et Nexter. Viennent s’y joindre l’Institut von Karman de dynamique des fluides (Belgique), ainsi que Nexter Munitions, Diehl Defence (Allemagne), la PME polonaise Explomet, l’Italien ICAR et la société de conseil française Erdyn. L’ISL dispose d’ores et déjà d’une connaissance aiguë du sujet, notamment engrangée suite à une ETO Artillerie Électrique Navale menée avec Nexter, Naval Group et MBDA, ainsi qu’au travers du dispositif RAPID de la DGA. Les équipes de l’ISL avaient notamment pu exposer un modèle réduit opérationnel lors du 6e Forum DGA Innovation organisé en 2017.
 
Le projet PILUM est intégré au volet « Emerging game-changers » du dispositif européen d’action préparatoire sur la recherche en matière de défense (PADR). Chacune des technologies « à haut risque » que ce segment comprend est financée par la Commission européenne jusqu’à hauteur de 1,5M€, ce plafond n’excluant pas les propositions requérant une enveloppe budgétaire différente. Concernant PILUM, ce coup de pouce financier vise à soutenir l’accession à un niveau de maturité technologique 3 ou 4, autrement dit la preuve expérimentale du concept ou la validation en laboratoire du système.
 
Pour les neuf partenaires du projet, il s’agira de poursuivre durant deux ans les travaux menés de longue date par l’ISL afin de renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe et de résorber le retard accumulé vis-à-vis des concurrents chinois et américains. Le canon électromagnétique est en effet annonciateur d’une rupture nette en matière d’artillerie navale et terrestre. Cet intérêt repose principalement sur la capacité de l’arme à offrir une vitesse de bouche supérieure à 3 km/s suivant son calibre et la masse propulsée. Les avantages sont indéniables: une portée d’environ 200 km, la réduction du temps de vol, de meilleures performances de perforation par des vitesses d’impact plus élevées, l’élimination du risque pyrotechnique et la possibilité d’impacts multiples simultanés.
 
La première étape de PILUM consistera en la validation du concept du canon sur base de simulations numériques et d’expériences. Elle sera suivie d’une étude envisageant l’intégration de cette technologie sur des plateformes terrestres et navales. Ces études et expérimentations poseront les fondations d’un futur démonstrateur complet disponible à l’horizon 2028. Ce programme comprend également « un travail de réflexion sur des concepts permettant d’envisager des applications futures », explique le consortium dans un communiqué. Hasard ou coïncidence, ce calendrier rejoint en partie celui du projet franco-allemand Common Indirect Fire System (CIFS), qui prévoit la conception et l’industrialisation d’un nouveau système d’artillerie d’ici à 2035. Lancé en 2012, le programme CIFS doit en théorie accoucher d’un démonstrateur… en 2028.

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