110Md$, ou plus du double des dépenses militaires françaises en 2016 : voici le montant total des accords d’armement signés hier par le président américain Donald Trump et le roi d’Arabie saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. Un package record qui démontre, selon un communiqué de la Maison Blanche, « l’importance de travailler conjointement pour relever les défis de la paix et de la sécurité de la région, y compris vaincre ISIS et Al-Qaida, contrer les activités déstabilisatrices de l’Iran et résoudre les conflits au Yémen et en Syrie ».

Signature du « méga-contrat » par le président américain Donal Trump et le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (Crédit: Maison Blanche/Shealah Craighead)
Ce méga-contrat
« renforce la capacité du Royaume à assurer sa propre sécurité et [contribue]
aux opérations anti-terroristes à travers la région, ce qui réduira le fardeau des forces militaires américaines », ajoute la Maison Blanche.
Mais, à plus long terme, ces accords soutiendront également la création d’une industrie de défense locale en Arabie saoudite, élément-clé du programme « Vision 2030 » lancé en 2016 par le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane Al Saoud avec pour objectif de se départir d’une économie pétrolière en difficulté. Quatrième importateur d’armes en 2016 avec 63,7 Md$ (56,3Md€), Riyad ambitionne de consacrer 50% de ses achats de défense à l’industrie locale d’ici 2030, contre seulement 2% à l’heure actuelle.
Parmi les heureux gagnants, les géants Lockheed Martin et Raytheon. Le premier, avec 28Md$ (25Md€) de contrats, se taille la part du lion et assemblera notamment 150 hélicoptères S-70 Black Hawk au travers d’une coentreprise avec la société saoudienne Taqnia. Le géant américain fournira en outre un nombre indéterminé de batteries THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), ce fameux système de missiles antibalistiques récemment déployé en Corée du Sud par l’armée américaine.
Si Raytheon n’a pas précisé le montant des accords signés avec le Royaume, ceux-ci incluent entre autres des systèmes de défense aérienne, des systèmes C4I*, des munitions intelligentes et des outils de cyber-sécurité pour protéger des plateformes et systèmes de défense saoudiens. Enfin, BAE Systems n’est pas en reste avec, selon nos confrères de Reuters, la vente potentielle de véhicules de combat d’infanterie M2 Bradley et de canons automoteurs M109.
*Command, Control, Computers, Communications and Intelligence