MBDA, champion européen des missiles et filiale commune d’EADS, BAE Systems et Finmeccanica, a dévoilé hier ses résultats pour 2012. Son chiffre d’affaires atteint 3 milliards d’Euros, un chiffre équivalent à 2011. MBDA reste ainsi le deuxième missilier au niveau mondial, derrière l’américain Raytheon mais devant Lockheed Martin. Les prises de commande sont toutefois en nette baisse, à 2,3 Mds€ contre 2,6 Mds€ l’année précédente. MBDA souligne la part exceptionnelle des exportations, à 1,4 Mds€, soit plus de la moitié des prises de commande réalisées en dehors de son marché domestique (France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne). Une proportion qui doit sans doute plus à une chute brutale des commandes européennes qu’à de réelles percées à l’export où de nombreux contrats d’importance attendent toujours leur conclusion, notamment en Inde ou au Moyen-Orient. Une situation qui ne peut qu’inquiéter les dirigeants de l’entreprise qui font également face à une lente érosion du carnet de commandes, qui a diminué d’un tiers en dix ans, passant de 14,8 Mds€ en 2003 à un peu moins de 10 Mds€ aujourd’hui. Cela reste toutefois égal à environ trois années d’activité.
MBDA peut toutefois se satisfaire des réussites techniques obtenues en 2012 dans le développement des programmes Aster, Meteor et Missile de croisière naval. De bons résultats que l’entreprise va devoir désormais traduire commercialement, malgré un environnement économique plus difficile que jamais, avec des budgets européens en berne et une concurrence exacerbée au niveau mondial. Pour préparer l’avenir, MBDA compte également sur le programme franco-britannique de missile anti-navire léger (ANL) et surtout sur le lancement du programme de missile moyenne portée (MMP) qui doit remplacer à terme le Milan.
En illustration : une vue d’artiste du futur missile MMP.