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L'Italie reste dans la boucle pour la TF Takuba

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Des membres du 185e régiment parachutiste de reconnaissance et d'acquisition d'objectifs "Folgore", l'une des quatre unités de forces spéciales du COMFOSE (Crédits : 185 RRAO)

Des membres du 185e régiment parachutiste de reconnaissance et d’acquisition d’objectifs « Folgore », l’une des quatre unités de forces spéciales du COMFOSE (Crédits : 185 RRAO)


 
À peine évoqué jusqu’à présent, l’intérêt de l’Italie pour la Task Force Takuba reste entier et pourrait s’affermir d’ici peu. Une participation qui arriverait à point nommé, cette unité européenne constituée en appui à l’armée malienne devant « être en situation de capacité opérationnelle initiale à l’été 2020 », rappelait hier la ministre des Armées Florence Parly devant la commission Défense du Sénat.
 
« Les opérations dans le cadre de la coalition au Sahel se déroulent bien et à un rythme extrêmement soutenu », expliquait la ministre des Armées, qui confirme « continuer d’avancer puisque nous avions le projet de créer cette Task Force Takuba avec des forces spéciales venant de différents pays européens ». Malgré la crise sanitaire, l’objectif reste donc bien de progresser dans l’internationalisation de l’engagement aux côtés des pays du Sahel après le lancement officiel de la TF Takuba, le 27 mars. Onze pays européens, de même que le Niger et le Mali, avaient alors rejoint cette initiative, l’Italie préférant demeurer en retrait.
 
« Avant que l’épidémie n’explose littéralement, nous avions eu des échanges avec notre partenaire italien qui, à l’époque, avait souhaité pouvoir participer à cette task force, et nous allons naturellement reprendre les échanges avec l’Italie », soulignait hier Florence Parly. Rome continue en effet de manifester un « fort intérêt politique » en vue d’une éventuelle participation de ses forces armées. Si l’intérêt affiché lors du sommet France-Italie de février dernier se maintient, il est encore trop tôt pour « une annonce définitive dans ce domaine », tempère la ministre des Armées.
 
L’armée italienne est aujourd’hui très peu engagée au Sahel. Au Mali, sa contribution se limite à sept militaires intégrés au quartier général de la MINUSMA à Bamako, ainsi qu’à un maximum de 12 militaires au sein de la mission européenne EUTM Mali. Le commandement italien dispose pourtant de moyens humains et matériels considérables, notamment en matière d’aérocombat avec deux régiments dotés d’un hélicoptère Chinook très apprécié au sein du dispositif Barkhane.
 
Parmi la dizaine d’États composants actuellement la TF Takuba, six se sont engagés à déployer des moyens terrestres et/ou aéroterrestres significatifs. À l’heure actuelle, seule l’Estonie a acquis le feu vert parlementaire préalable à son engagement opérationnel. Des processus équivalents se poursuivent au sein des cinq autres pays concernés, l’assurance d’un assentiment parlementaire n’étant pas totalement acquis chez certains. Si le camp du « oui » semble s’imposer tant au Sénat qu’au Parlement tchèques, la situation est plus contrastée en Suède. La proposition déposée le 17 mars encadrant le déploiement de jusqu’à 250 militaires et des hélicoptères a depuis engendré le dépôt de cinq motions issues tant de l’opposition que de partis soutenant le gouvernement.
 
Dans les rangs du parti national-conservateur « Démocrates de Suède », par exemple, on estime que « la Suède doit pour l’instant se concentrer sur le renforcement de sa défense militaire et civile, sur ses propres capacités de défense et sur la formation de nouveaux militaires avant de participer à des opérations internationales comme celle au Mali ». Une réthorique qui avait déjà fait mouche en Norvège, où le Parlement avait refusé l’envoi de forces spéciales et d’hélicoptères pour se focaliser davantage sur des questions sécuritaires locales.
 
Malgré un soutien accordé au gouvernement minoritaire, les libéraux et centristes considèrent que l’épidémie de coronavirus a inversé l’échelle de priorités qui prévalait à la mi-mars, l’urgence pour les forces armées n’étant plus d’aller combattre au Sahel mais de contribuer à la gestion de la crise sanitaire. Ne reste qu’un mois aux députés suédois pour éviter un scénario à la norvégienne, la discussion du texte et son adoption en assemblée plénière, à l’origine fixée au 13 mai, ayant été repoussées à la mi-juin. Soit deux semaines avant l’été, période durant laquelle la TF Takuba doit se concrétiser sur le terrain et entamer ses opérations au Sahel.

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