Une nouvelle vague de projets soutenus par le Fonds européen de la défense (FEDef) est depuis peu sur les rails. L’un d’entre eux, piloté par la division munitionnaire de KNDS France, visera à progresser sur les obus de 155 mm et roquettes de demain.
Officiellement engagé le 1er décembre 2024, FIRES 2 est un pas de plus dans le développement de munitions capables de frapper plus loin et plus précisément. L’objectif reste celui établi en 2020 pour FIRES, projet précurseur alors financé par le Programme européen de développement industriel de la défense (PEDID) et déjà piloté par KNDS Ammo France : étendre la portée des obus et roquettes respectivement au-delà de 60 et 150 km tout en atteignant une précision décamétrique.
Quatre ans plus tard, ces enjeux trouvent un nouvel écho au vu des derniers conflits et de la place qu’y joue la frappe longue portée de précision. FIRES 2 poursuivra donc la réflexion jusqu’en 2027 à l’aide d’un budget presque dix fois supérieur à celui de FIRES : 32,2 M€ dont 27 M€ alloués par l’Europe. De quoi alimenter les travaux des 21 acteurs retenus en provenance de 13 pays, dont plus de la moitié sont à bord depuis FIRES. Le groupe franco-allemand KNDS se taille la part du lion, avec près de 3 M€ de subsides pour les trois entités munitionnaires de France, d’Italie et de Belgique. MBDA, Roxel et Thales LAS complètent l’équipe française du consortium.
Quand FIRES entendait défricher le sujet, FIRES 2 rebondira sur les résultats initiaux pour avancer dans les études de faisabilité et dans la conception des briques les plus innovantes. Plutôt que de dissocier obus et roquettes, il s’agira d’exploiter les complémentarités entre les deux types de munitions en matières de propulsion, d’autodirecteur, de navigation et de guidage (GNC), de charge utile, liaisons de données, unité de calcul, vision par ordinateur et autre alimentation en énergie.
Pour les quatre premières briques, des « technologies clés identifiées comme primordiales pour atteindre une portée et une précision étendues », FIRES 2 ira un cran plus loin par la réalisation de prototypages et d’essais de levée de risques. Les composants dérisqués atteindraient ensuite le stade de la qualification lors de FIRES 3, conduit entre 2028 et 2030. Si toutes les planètes s’alignent, la filière européenne disposerait alors des capacités de production nécessaires pour basculer dans une phase d’industrialisation à l’horizon 2032.
L’horizon est encore lointain mais l’effort, une fois abouti, « renforcera l’indépendance et la compétitivité de l’UE face aux marchés concurrents en créant des alternatives internes économiques basées sur des points communs et sur l’interopérabilité entre les technologies existantes et futures », relève la Commission européenne dans une présentation de FIRES 2.
Crédits image : armée de Terre