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Les Pays-Bas, cet autre candidat à une intégration dans MGCS

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Après la récente poussée de l’Italie, celle des Pays-Bas ? Candidats naturels parce qu’utilisateurs du char Leopard 2, les militaires néerlandais lorgnent depuis un moment sur le programme franco-allemand de char du futur (MGCS). Un intérêt encore confirmé ce lundi. 

Une ambition maintenue

Voici près de quatre ans que les Pays-Bas ont demandé un statut d’observateur pour le programme MGCS, première étape vers une intégration dans cet effort de renouvellement des flottes de chars Leclerc et Leopard. Depuis, les appels du pied se sont – discrètement – multipliés. L’intérêt est demeuré intact jusqu’à aujourd’hui malgré les aléas et retards, et vient encore d’être réaffirmé par la voie ministérielle. 

« Les Pays-Bas cherchent à adhérer à ce programme », relevait en décembre le ministère de la Défense néerlandais. Lundi, ce dernier mettait à nouveau en avant sa volonté d’établir des « connexions internationales avec le programme franco-allemand MGCS », écho direct à une motion déposée en décembre 2020 par un député et invitant le gouvernement à étudier une adhésion précoce. Deux ans ans plus tard, l’absence d’avancées commençait à agacer. « Pourquoi l’Allemagne et la France ne nous ont-elles toujours pas accueillis ? », questionnait ledit député. Trop tôt sans doute pour élargir le cercle, alors que la première série d’études d’architecture système (SADS 1) se prolongeait. 

Considérés d’emblée comme « un partenaire important » par Berlin et Paris, les Pays-Bas ne manquent pas d’industriels et de laboratoires susceptibles d’apporter leur pierre à l’édifice. Dès 2021, la Défense néerlandaise entamait des discussions exploratoires avec la filière de défense nationale pour déterminer les axes d’effort potentiels. La donnée relève sans doute du détail, mais c’est également à Amsterdam que le groupe franco-allemand KNDS, l’un des deux maîtres d’oeuvre du programme, a choisi d’installer son siège.

Des travaux en cours

S’il appartiendra à leur prochain gouvernement d’avancer sur cette intégration, les Pays-Bas suivent de près les questions entourant le char de demain. Leur vision ? Des avancées technologiques et des enseignements remontés du conflit russo-ukrainiens grâce auxquels il devient « possible et souhaitable » d’envisager « à moyen terme » un bataillon de chars composé aux deux-tiers de plateformes habitées et d’un tiers de systèmes robotisés, une approche multiplateforme similaire à celle privilégiée pour MGCS. 

Les Pays-Bas progressent d’ores déjà en solo et en coopération sur ce que pourraient être les systèmes de combat terrestres du futur, complète le ministère de la Défense. Notamment par l’entremise d’une unité RAS centrée sur les plateformes robotisées et autonomes, modèle précurseur qui n’est pas sans rappeler la section Vulcain mise en place plus tard par l’armée de Terre. Le pays est également partie prenante du projet européen « Combat Unmanned Ground Systems » (CUGS), lancé en février 2023 et conduit par l’Italie. 

MGCS à un moment charnière

MGCS se trouve maintenant à un moment charnière, entre exploitation des résultats issus de SADS 1 et amorçage d’une nouvelle série de travaux plus ambitieux selon l’approche en piliers inspirée du SCAF. Une étape périlleuse car synonyme d’âpres discussions entre industriels mais pour laquelle le délégué général pour l’armement, Emmanuel Chiva, relevait « une dynamique positive ». Les piliers définis, un appel à propositions à destination de l’industrie devait être émis « idéalement en janvier 2024 », espérait-il. Des budgets sont prévus dans ce sens de chaque côté de la frontière, à raison de plus de 30 M€ côté français.

Le soufflé est quelque peu retombé depuis ces annonces datées de l’automne dernier. Les entretiens ministériels devaient en théorie se suivre selon un rythme quasi mensuel qui, à supposer qu’ils se soient maintenus, n’ont fait l’objet d’aucune communication. MGCS était néanmoins au coeur d’un nouveau déplacement du chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, la semaine dernière à Berlin. 

Ces échanges bilatéraux suivaient de peu la récente confirmation – une de plus – de la convergence des idées entre états-majors français et allemand. L’occasion d’un retournement de veste magistral de la part de certains observateurs bien plus enclins à exploiter les crispations et autres retards vécus par le programme. Une accalmie jusqu’au prochain écueil avéré ou non, toujours propice à un retour vers un peu de nuisance opportuniste. 

Crédits image : ministère de la Défense néerlandais

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