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L'épidémie de COVID-19 pèse désormais sur les salons de défense

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DIMDEX 2020, premier d'une longue série de salons de défense annulés en raison de l'épidémie de COVID-19 ? (Crédit : DIMDEX)

DIMDEX 2020, premier d’une longue série de salons de défense annulés en raison de l’épidémie de COVID-19 ? (Crédit : DIMDEX)


 
C’est un coup dur pour le petit monde feutré des salons de défense. Pour la première fois, plusieurs d’entre eux sont contraints au report ou à l’annulation en raison de l’épidémie de COVID-19. C’est notamment le cas de DIMDEX, qui devait normalement se tenir du 16 au 18 mars au Qatar.
 
Grande messe du secteur aérien, le Singapore Air Show était passé in extremis entre les mailles du filet le mois dernier, au prix d’une fonte drastique du nombre d’exposants. Deux semaines plus tard, l’épidémie de coronavirus s’est considérablement étendue et l’annulation d’un rendez-vous comme DIMDEX, 13 000 visiteurs lors de l’édition précédente, résonne finalement comme une demi-surprise. À ce jour, le Qatar comptabilise sept cas confirmés pour une population d’environ 2,9 millions d’habitants.
 
« Après mûre réflexion, le comité d’organisation a pris la difficile décision d’annuler l’événement. Bien que le risque pour le grand public au Qatar reste faible, notre principale préoccupation reste la santé et le bien-être de tous les résidents et visiteurs du Qatar et pour cette raison, l’événement ne sera pas maintenu, » informait hier les organisateurs. Limitée à deux entreprises, la présence chinoise à Doha aurait néanmoins été contrebalancée par de solides délégations provenant de France et d’Italie, les deux foyers principaux en Europe avec respectivement 191 et 2036 cas confirmés. La probabilité d’une infection par les quelques de dizaines de représentants italiens et français est probablement nulle mais le Qatar, véritable noeud aéroportuaire de et vers l’Asie, ne souhaite apparemment prendre aucun risque.
 
Les conséquences sont potentiellement fâcheuses pour la quinzaine d’exposants et médias français concernés, dont FOB. Un salon tel que DIMDEX ouvre une courte fenêtre d’opportunité sur laquelle les industriels misent pour rayonner auprès de leur clientèle. Si les géants du secteur disposent des finances et de réseaux suffisamment étendus pour compenser le manque à gagner, ce n’est pas nécessairement le cas de PME et ETI davantage dépendantes des salons de défense pour approcher un maximum de prospects en peu de temps. Sans limiter le processus commercial aux seuls salons d’armement, ceux-ci, et tout particulièrement au Moyen-Orient, sont généralement privilégiés par le pays organisateur pour acter quelques contrats majeurs. L’édition précédente de DIMDEX avait ainsi entraîné la signature de 35 accords commerciaux, partenariats et autres MoU. Des contrats d’armement, annoncés systématiquement en fin de journée à grands renforts d’applaudissements, avaient été initiés pour une valeur globale de 32Md$.
 
Difficile, au vu de l’exemple qatari, de ne pas craindre un effet tâche d’huile sur l’ensemble du calendrier 2020. La décision d’interdire les rassemblement publics reviendra in fine aux organisateurs et aux gouvernements, avec un échelonnement de mesures qui leur sont propres. En France, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le 29 février l’annulation de « tous les rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné ». Les salons de l’agriculture et du livre du Paris en ont déjà fait les frais. À supposer que l’épidémie de COVID-19 se maintienne jusqu’en juin, la prochaine édition d’Eurosatory, le plus grand rendez-vous terrestre et aéroterrestre du secteur, serait elle-même menacée.
 
L’annulation pure et simple n’est heureusement pas la seule alternative. D’autres, à l’image des organisateurs du salon Enforce Tac prévu cette semaine à Nuremberg (Allemagne) ont en effet choisi de différer. Pronostiquant une accalmie à moyen terme, ceux-ci ont d’ores et déjà déplacé le rendez-vous à septembre prochain. Mais ce qui parait techniquement envisageable avec les quelques dizaines d’exposants d’Enforce Tac le sera sans doute bien moins avec les 1800 entreprises attendues à Paris du 8 au 12 juin pour Eurosatory.

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