Le LDI est conçu pour opérer de jour comme de nuit (Crédit photo: GEIM)
Considéré comme l’un des plus grands salons de défense navale au monde, Euronaval, organisé du 17 au 21 octobre à Paris-Le Bourget, présentait néanmoins quelques « anomalies terrestres » justifiées par l’étroite synergie opérant entre les différentes composantes des forces armées d’une nation. Outre l’imposant VBCI, exhibé comme l’un des fers de lance des capacités amphibies françaises, FOB a déniché pour vous ce qui restera sans doute l’unique arme légère présentée durant cette 25e édition d’Euronaval : le Laser de Dissuasion et d’Interception (LDI) conçu par la société GEIM, basée à Lorient (Morbihan), pour neutraliser une personne ou un objet menaçant.
L’aventure du LDI commence en 2014 lorsque Martial, ancien commando marine déployé en Afghanistan, décide d’unir son expérience du terrain à la connaissance technique d’Antoine et Sébastien, docteurs en électronique et mécatronique. Le trio breton s’est associé à deux PME locales, Laser Conseil, basé à Lannion, et EvoSens, basé à Brest, pour présenter, un an plus tard, une technologie directement primée par le Trophée de l’innovation 2015 de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan.
Le LDI présenté durant Euronaval 2016
L’idée sous-jacente fut de «
privilégier des moyens non-létaux pour pour discriminer et dissuader une menace, » nous explique Martial, avant d’ajouter que «
le LDI a été conçu sur base de retours d’expérience avec l’idée d’améliorer ce qui existait pour augmenter le niveau de sécurité oculaire, le niveau de capacité opérationnelle, l’autonomie et l’ergonomie ». Une opération du type « Sentinelle » oblige en effet les gouvernements à mesurer la létalité des outils mis à disposition de leurs forces de maintien de la paix, d’où un intérêt croissant pour le LDI.
Dédié à la protection de bases militaires, sites industriels sensibles, ports, bateaux militaires et civils, le LDI est conçu pour opérer de jour comme de nuit grâce à un laser de 6000 mW – le plus puissant de ce type selon GEIM – de couleur verte. Celle-ci fut logiquement choisie pour éblouir des systèmes de vision nocturne utilisant la même couleur du spectre. Le LDI de GEIM se démarque de systèmes similaires notamment par la possibilité de choisir entre un mode fixe et un mode « stroboscope » et de définir la forme du spot : ronde ou elliptique. Cette dernière couvre une surface de 5 x 1,5m à une distance de 500 m permettant, par exemple, d’éblouir le pare-brise d’un véhicule menaçant. Grâce à sa batterie Li-ion polymère placée dans la crosse, le LDI présente une autonomie de 3h pour un poids de 6 kg dans sa version de base, et de 1h30 dans une configuration tactique offrant un gain de poids de 700 grammes.
(Crédit photo: GEIM)
GEIM s’est également focalisé sur la sécurité d’emploi du LDI, en obligeant l’utilisateur à effectuer une séquence secrète pour activer le système. En outre, celui-ci se coupera automatiquement en moins de 250 nanosecondes si une personne traverse le faisceau à moins de 80 mètres de distance. Le laser du LDI répond à «
toutes les mesures de puissance oculaire certifiées par un laboratoire indépendant », précise Martial. Enfin, le LDI ne peut fonctionner sans sa propre batterie, dotée d’un système de reconnaissance intelligent, et peut être facilement désactivé grâce à un coupe-circuit installé sous la poignée.
Innovant et unique en son genre, le LDI a d’emblée suscité l’intérêt de la Direction générale de l’armement (DGA), de la section technique de l’armée de Terre (STAT), et du RAID, pour ne citer qu’eux. Si la technologie du LDI est désormais aboutie, GEIM envisage maintenant de profiter des essais réalisés notamment en matière de lutte anti-drones pour en affiner le design et lui ouvrir grand les portes d’un segment en pleine expansion.