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Le fonds Definnov dans les starting-blocks

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La ministre des Armées Florence Parly présentait hier à Lorient la stratégie innovation du ministère (Crédits : ministère des Armées/Twitter)

La ministre des Armées Florence Parly présentait hier à Lorient la stratégie innovation du ministère (Crédits : ministère des Armées/Twitter)

Annoncé en janvier, le fonds d’investissement Definnov « verra le jour d’ici la fin de l’année », confirmait hier la ministre des Armées Florence Parly lors d’un déplacement à Lorient (Morbihan) axé sur l’innovation. Piloté par Bpifrance, ce nouvel instrument de souveraineté sera doté de 200 M€ sur cinq ans.

Soutenir les technologies duales et transverses

Definnov sera dédié « au développement de technologies duales et transverses, par le financement en fonds propres d’entreprises innovantes », soulignait Florence Parly. Les thématiques privilégiées porteront, entre autres, sur l’énergie, l’IA, la santé et les matériaux. Ce levier viendra s’ajouter aux dispositifs existants, essentiellement RAPID, ASTRID et Definvest. Également épaulé par Bpifrance, ce dernier verra son enveloppe passer de 50 à 100 M€ pour les cinq prochaines années, mesure mise en place pour sauvegarder des sociétés d’intérêt stratégique pour la France.

Les investissements consentis au travers de Definnov soutiendront « quelques sociétés bien choisies » en phase de croissance, en y adossant les maîtres d’œuvres de la BITD « à chaque fois que cela est possible », précisait la ministre des Armées. L’objectif final, d’après l’Agence de l’innovation de défense (AID), sera de faire émerger de nouveaux acteurs disposant d’une taille critique au niveau national puis européen.

Pour soutenir les pépites émergentes, l’AID envisage premièrement de recourir à une phase de capital-risque privilégiant les stades avancés d’investissement, de « série B » à « Growth ». Des interventions en amont (amorçage et série A) pourront avoir lieu « de manière exceptionnelle ». « L’opportunité de procéder à un investissement dans le cadre de Definnov reposera notamment sur la capacité à intégrer une technologie dans un système de défense », annonçait ensuite la ministre des Armées. Ce fonds agira donc aussi auprès des entreprises dont le modèle économique aura déjà fait ses preuves sur un marché primaire hors défense et dont les idées et/ou technologies peuvent adresser les besoins des militaires. Reste, enfin, l’éventualité d’une prise de participation minoritaire et d’un investissement dit « patient ».

La technologie de conversion multi-plan de la lumière (MPLC) de Cailabs, présentée l'an dernier devant l'AID. Avec des débouché multiples dans la communication laser, les armes à énergie dirigée, etc. (Crédits : Cailabs)

La technologie de conversion multi-plan de la lumière (MPLC) de Cailabs, présentée l’an dernier devant l’AID. Avec des débouché multiples dans la communication laser, les armes à énergie dirigée, etc. (Crédits : Cailabs)

Répondre aux imperfections du marché

En ciblant spécifiquement les PME, ETI et startups, Definnov devrait répondre à plusieurs imperfections du marché constatées par l’AID. Hormis un manque d’expertise dans le domaine de la défense, la grande majorité des fonds se positionnent sur le court-moyen terme, écartant de facto les entreprises proposant des innovations aux temps de développement dépassant cette fenêtre temporelle.

Ce marché présente ensuite un tropisme numérique fort, « rendant difficile l’accès aux financements pour les sociétés portant des projets ‘hardware’ nécessitant des investissements plus importants avec un retour sur investissement plus long », pointe l’AID. Et dernièrement, le modèle économique des fonds, conçu sur le retour sur investissements par cession d’actifs, limite les prises de participation dans des entreprises aux activités trop orientées défense. Ces activités étant régulées par le pouvoir public, les investisseurs considèrent qu’une trop forte identité « défense » pourra « conduire à défavoriser des sorties potentielles rentables ».

Definnov tentera finalement de répondre à une grande lacune des outils existants, à savoir « le manque d’accès au capital développement » relevé en juin par les sénateurs Pascal Allizard (LR) et Michel Boutant (PS), auteurs d’un rapport d’information sur l’état de la BITD en période de crise. Ceux-ci estiment qu’avec Definnov, le ministère des Armées et l’AID « ont reconnu la réalité du besoin, ce dont il faut se réjouir ». Cette piste d’amélioration, bien que dotée d’une enveloppe largement supérieure à celle des autres fonds, pourrait néanmoins s’avérer « encore très inférieure aux besoins », nuançaient-ils. Réponse dans quelques mois.

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